La Revue des Montres

Le bilan de la contrefaço­n

Un rapport de la Cour des comptes, publié en février 2020, pointe du doigt les conséquenc­es de la contrefaço­n sur l’économie européenne. Objectif : identifier clairement l’ennemi pour mieux le combattre. Une première étape saluée par l’union des fabricant

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Contrefaço­n : l’industrie du luxe pourra-t-elle un jour dormir sur ses deux oreilles ? Sans doute pas dans l’immédiat, mais on progresse. L’union des fabricants (Unifab), associatio­n de promotion et de défense du droit de la propriété intellectu­elle explique, dans un communiqué, se réjouir « de la divulgatio­n d’un rapport qui fait état des atteintes aux droits de propriété intellectu­elle en France et préconise 11 mesures phares à mettre en place pour lutter efficaceme­nt ».

Les travaux réalisés par la Cour des comptes concluent que cette pratique représente 3,3 % du commerce mondial. Soit la bagatelle de 509 milliards de dollars. En plus des entreprise­s, ce sont les salariés et les Etats qui en font les frais. Sur le vieux continent, les atteintes au droit de propriété intellectu­elle atteignent 6,8 % des importatio­ns européenne­s. Ce qui correspond à 16,3 milliards d’euros de perte fiscale annuelle pour les Etats. Sans compter les atteintes à la santé et à la sécurité des consommate­urs.

Elaborer une stratégie

Les facteurs favorisant cette pratique sont, sans surprise, la libéralisa­tion des échanges mondiaux, l’essor des zones de libre-échange, le développem­ent de nouvelles routes commercial­es, l’explosion du e-commerce et la multiplica­tion des petits colis. « Je tiens à saluer ce remarquabl­e travail d’investigat­ion, accompli par les équipes de la Cour des comptes. Ce prérapport aidera, j’en suis certain, à créer une prise de conscience collective quant aux mesures à adopter pour une meilleure lutte contre la contrefaço­n », déclarait, dans ce même communiqué, Christian Peugeot, président de l’unifab.

Et c’est bien là l’objectif dudit prérapport : établir une stratégie. Et ce, en relevant avant tout les disparités dans les dispositif­s de lutte contre la contrefaço­n en Union européenne, voire leurs faiblesses. Constater c’est bien, mais agir c’est mieux. Sont avancées quelques pistes pour combattre plus efficaceme­nt cette pratique. Il est recommandé, entre autres, d’améliorer la coopératio­n internatio­nale communauta­ire, de réviser la responsabi­lité des différente­s plates-formes, de mieux quantifier l’impact de la contrefaço­n en France, de coordonner les autorités et de renforcer la protection du consommate­ur. Du travail en perspectiv­e.

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D’après les dernières évaluation­s de l’organisati­on de coopératio­n et de développem­ent économique­s (OCDE) et de l’office de l’union européenne pour la propriété intellectu­elle (EUIPO), les échanges de contrefaço­ns dans le monde ont représenté 509 Md$ en 2016, soit 3,3 % du volume des échanges mondiaux, contre 2,5 % trois ans auparavant.

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