Agrapart & Fils

« Il mouille les dents, mord le bout de la langue »

« Les pinots présentaient trop de raisins qui n’ont pas atteint la maturité voulue, explique Pascal Agrapart. Le millerandage a sauvé le chardonnay, mûr plus tôt et plus homogène. » Les rendements sont plus confortables qu’en 2012. Au final, 2013 a moins de potentiel que 2012. Le millésime sera revendiqué, autour de 20 % de la production. Les vins clairs de chardonnay sont dégustés sur fûts, que des bois avinés (de chez Dagueneau, Chidaine), « jamais neufs car la bulle amplifie trop l’extraction du bois » . Aucun vin n’est filtré, mais tous sont gardés au froid deux mois à zéro degré. L’Avize Champboutons (base du millésimé) aux notes de craie humide, salin, tannique, fait entrer dans l’esprit minéral maison. « Il mouille les dents, mord le bout de la langue. » L’Avizoise, issue de sols plus profonds, livre un jus plus exotique (fruits jaunes), fin en texture, avec du volume. La future Vénus, issue des Fosses, avec un tiers de sol profond et une craie marquée, lisse l’effet millésime en gardant un profil puissant, fumé et de longues saveurs crayeuses. 100 % de la “malo” est faite dans la foulée de la fermentation alcoolique : « L’acidité

n’est pas un support de goût, c’est la minéralité que l’on produit dans la vigne qui compte » . Ex-Clos des Champions, cette vigne est reprise en biodynamie par l’oenologue conseil Hervé Jestin. Mi-chardonnay, mi-pinot noir, ce cru affiche cette année des rendements très bas : 7 000 kg/ha. Il dévoile un subtil nez de violette, la chair des fruits jaunes, un grain puissant. Vinification sans soufre.