Jura
Chardonnay et pinot noir en priorité
’année 2013 fut compliquée pour l’ensemble du vignoble jurassien avec, pour commencer, un printemps froid et pluvieux qui a duré jusqu’en juin. La foraison a été tardive, la coulure n’a pu être évitée et les rendements ont été très tôt annoncés à la baisse.
Heureusement, l’été a été chaud et sec, avec même pour certains secteurs un stress hydrique qui a sauvé une partie du millésime annoncé catastrophique. Mais le mal était fait. Pour ne rien arranger, les intempéries sont revenues de mi-septembre à mi-octobre. Le ban des vendanges a débuté le 23 septembre pour le Crémant, le 30 septembre pour trois des AOC, Château-Chalon a dû patienter jusqu’au 9 octobre. Et les vendanges se sont terminées sous la pluie. Triste fête.
Et dans nos verres ? Les vins de paille se feront rares, idem pour Château-Chalon qui millésimera 2013 malgré une récolte des plus faibles (moitié moins de vin que l’an dernier). Ce millésime afche des rendements extrêmement faibles, de l’ordre
Lde 30 hl/ha. Chez ceux qui ont pu vendanger à temps, la qualité des raisins se montre plutôt saine et les acidités présentes vont assurer au fnal un bon vieillissement. Le chardonnay a bien résisté, contrairement au savagnin, touché par le flage de la grappe. Pour le poulsard, l’année a été difcile. Seuls le trousseau et le pinot noir surprennent et ofrent des vins avec une matière très satisfaisante, voire impressionnante. Le crémant continue sa logique progression, ainsi que le macvin.
Tout n’est donc pas perdu. La réussite en 2013 repose d’abord sur la complicité entre la nature et le vigneron, la vigilance de ce dernier et sa capacité à répondre aux soubresauts de la nature. Il fallait vendanger tôt. Ceux qui ont débuté après le 7 octobre ont récolté jusqu’au bout sous la pluie et n’ont pu éviter une altération évidente de la récolte. Ce millésime aura un coût de main-d’oeuvre très élevé pour les vignerons. Mais contrairement à bien d’autres appellations spéculatives, les prix resteront stables.