Champagne
Des chardonnays prometteurs
Comme dans tous les vignobles de France, les séquelles d’un hiver et d’un printemps pluvieux se lisent dans les dates tardives des vendanges (octobre) et des maturités de raisin très hétérogènes. Les terroirs hâtifs, dont les meilleurs coteaux de la grande vallée de la Marne (secteur d’Aÿ) et la Côte des Blancs, ont feuri mi-juin, dans un temps froid et pluvieux. Les rendements y sont faibles à modérés du fait de la coulure, du millerandage. Le millerandage est essentiel dans les grands millésimes champenois ; les rendements baissent, la concentration augmentant naturellement.
Les terroirs plus tardifs ont feuri fn juin, début juillet, dans des conditions plus favorables. Les sorties de grappes étaient ici très généreuses (Montage de Reims, vallée de la Marne), rendant la maturation des raisins plus difcile. Les derniers jours de juillet, le mois d’août et les premiers jours de septembre ont été exceptionnellement secs. Mi-septembre des pluies ont frappé et pénalisé les régions plus méridionales, dans le sud de la Marne et surtout, l’Aube. Là, les baies ont éclaté, favorisant le botrytis, voire de la piqûre acétique. Il fallait se hâter et trier la vendange.
Compte tenu de la situation économique, l’interprofession avait fxé le rendement disponible à 10 000 kg/hectare. Ce rendement a été atteint “en moyenne” mais avec de fortes disparités : 8 à 9 000 kg/ha en coteaux et 15 000 kg/ha et plus en plaines.
Il existe donc dans les maisons en 2013 de petits lots de vins hautement “millésimables”, surtout les grandes cuvées blanc de blancs. Pour celles-ci, les Champenois évoquent les années 1983, 1988 ou encore 1998, elles aussi très bénéfques au chardonnay et issues de vendanges tardives. La grande majorité de la production champenoise de 2013 sera destinée à être assemblée. Avec des acidités élevées, les 2013 donneront de l’énergie aux millésimes chauds (2008, 2009) ou faibles (2010 et 2011).
À noter : nos dégustations de champagne sont réalisées à partir de “vins clairs”. Il s’agit des vins qui ont terminé leur première fermentation alcoolique avant d’être mis en bouteilles où ils démarreront à nouveau leur fermentation pour “prendre la mousse”. Il faudra plusieurs années avant que les 2013 soient commercialisés et jugés en bouteille.