Languedoc
Le plus beau millésime depuis 1998
Quinze ans après le fameux millésime 1998, qui ft connaître le Languedoc avec une nouvelle vague de vins rouges famboyants, 2013 pourrait être celui du deuxième soufe. Avec des valeurs différentes, rarement associées à ce vaste vignoble : la fraîcheur, la fnesse et la sérénité. Les conditions climatiques font en efet de 2013 un millésime de rupture.
Tout commence par un printemps frais qui retarde la foraison (coulure des grenaches dans certaines zones), avec une pluviométrie accentuée, surtout à l’intérieur des terres, suivi d’un été chaud mais sans stress hydrique, grâce aux réserves constituées au printemps. Les vendanges sont partout tardives, en octobre, “comme autrefois”, mais les raisins ont été rentrés avant les fortes pluies.
Leur profl rompt lui aussi avec le passé récent : les degrés potentiels sont modérés et, chose rare, les polyphénols sont arrivés à maturité en même temps que les sucres. La dégustation traduit une belle homogénéité. Les vins semblent avoir trouvé spontanément leur équilibre, alors que tout n’a pas été facile : l’attente oppressante d’un millésime tardif, décalé, des raisins qui pouvaient parfois sembler fragiles. On perçoit une fraîcheur naturelle, voulue par la nature et non par l’homme ( a contrario de la “fausse fraîcheur” des vendanges anticipées ou de l’acidifcation). Cette fraîcheur exalte les nuances aromatiques rafnées héritées d’un cycle de maturation plus long que de coutume.
Les meilleurs vins possèdent une véritable distinction, de la plénitude, une élégance dans la structure que l’élevage devra préserver. La carte à jouer est d’autant plus intéressante que de nombreuses régions peinent à sauver la face en 2013. Dommage que certains n’aient pourtant pas su – ou pas voulu – saisir l’opportunité oferte par ce millésime, persistant à produire des vins surmûrs et surboisés, manquant de relief aromatique et de vitalité. Nous pensons que le Languedoc n’est pas destiné à suivre la voie de ces vins épais et sans véritable caractère, pas plus que celle du “vin ordinaire” qui lui fut imposée pendant plus d’un siècle.