Château Le Puy : hectolitres et kilowatts en stock
Jean-Pierre Amoreau lance des travaux innovants pour produire 100 % de ses besoins en eau et en électricité. Un argument supplémentaire dans le dossier très controversé d’une AOC château Le Puy.
«Un sou qui rentre ne doit jamais ressortir » . Au moment de présenter son projet révolutionnaire, le facétieux Jean-Pierre Amoreau, l’âme du château Le Puy (Côtes-de-Francs), aime à citer son grand-père, Jean, dont l’expérience lui a inspiré l'idée de créer un domaine 100 % indépendant en énergie : « Nous lançons des travaux pour devenir le premier domaine capable d’être autosufsant en eau et en électricité » , savoure le dynamique septuagénaire.
Star au Japon
L’ambition, autant écologique que fnancière, est unique dans le vignoble. Et à la hauteur d’une propriété symbolique ayant forgé sa réputation sur les marchés internationaux : château Le Puy est une véritable star au Québec ou au Japon, pays où il fut même révélé comme étant le “treizième apôtre” (c’est-à-dire le meilleur vin du monde !) de l’adaptation TV du manga Les Gouttes de Dieu.
D’ici à fn 2014, une source locale débitant 4 000 litres à l’heure sera remise en état pour arroser toute la propriété grâce à un antique système de bélier hydraulique.
Pour l’électricité, il faudra attendre fn 2015 ou 2016. Les Amoreau, Jean-Pierre, mais aussi son fls Pascal, ont étudié le système Temis (turbine solaire) du CNRS et travaillent avec l’institution pour miniaturiser le procédé. « Nous voulons stocker la vapeur d’eau afn de produire du courant même la nuit » , précise Jean-Pierre Amoreau.
Les travaux devraient coincider avec ceux d’un nouveau chai gravitaire. Et peut-être d’une véritable bombe dans le Bordelais : le dossier d’une AOC château Le Puy (comme château Grillet ou La Coulée de Serrant) suivrait bien son cours dans les méandres de l’Inao et de Bruxelles. Jean-Pierre Amoreau promet des nouvelles pour cet hiver. Le vigneron, c’est certain, n’économise pas son énergie !