La Revue du Vin de France

VARIATIONS DE CLIMATS EN TROIS MILLÉSIMES

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Domaine Georges Roumier

Charmes-Chambertin

Nez légèrement doux (gelée de framboise) qui va sur les épices et la ronce. Bouche vive avec une jolie acidité. Bel équilibre avec une évolution gracieuse dans le temps. Le vin surprend par sa complexité. Nous sommes deux à penser que c’est un 2002. Christophe Roumier perçoit bien l’évolution et l’élégance de ce millésime sous-estimé.

Domaine Armand Rousseau

Charmes-Chambertin

Là aussi, le vin paraît plus froid, mais plus charnu. Il part sur une note de cerise à l’eau-de-vie. On retrouve le côté ronce, mais ici, c’est plus large et gras. Le vin est plein mais bien fondu, avec une jolie évolution. Nous l’avons confondu avec le ruchottesc­hambertin. Sa solidité en bouche prêtait à confusion.

Domaine Georges Roumier

Ruchottes-Chambertin

Nez riche, gras, avec une touche de moka. « Il y a toujours cet arôme de moka chez nous. Mon grand-père faisait des vins comme cela, même s’il n’utilisait pas de fûts neufs » , confie Christophe Roumier. C’est fin, précis, gracieux, avec une jolie évolution dans le temps. Il a encore de belles années devant lui. Pour Éric Rousseau, les deux vins du domaine Georges Roumier semblent plus jeunes. Pour Delphine Roumier, ils se montrent plus tanniques. D’où cette impression de jeunesse.

Domaine Armand Rousseau Ruchottes-Chambertin Clos des Ruchottes

Le vin se montre fermé et plus froid au premier nez. On note un début d’arômes tertiaires. En s’aérant, il gagne en maturité et en gras. C’est doux et onctueux, avec une pointe chaleureus­e. Nous pensions qu’il s’agissait du charmes-chambertin.

Domaine Georges Roumier

Ruchottes-Chambertin

Une sensation de végétal noble fait penser aux vins du domaine Georges Roumier. Le fruit se montre plus dense et frais que pour le 2001. Il garde une belle acidité. Christophe Roumier aime moins son ruchottes que son charmes, lui trouvant un manque d’énergie. Il semble aussi un peu plus désincarné, comme si l’absence de terre et la présence de cailloux, marque

du terroir, donnaient sur ce millésime un vin moins enrobé. Il y a fort à parier que sur la durée, il va s’étirer en longueur, mais avec cette absence de chair.

Domaine Armand Rousseau Ruchottes-Chambertin Clos des Ruchottes

La bouche somptueuse offre une belle finesse, tout en gardant la fraîcheur du millésime. Il a une texture plus gracieuse que le vin du domaine Georges Roumier. On est dans l’expression du raisin. Avec une extraction plus douce, ce climat trouve ici un meilleur équilibre. Preuve que le terroir reste impacté par la main de l’homme.

Domaine Georges Roumier

Charmes-Chambertin

Voici l’autre grande bouteille de la série avec le ruchottes-chambertin du domaine Armand Rousseau. Malgré ses 12 ans, il garde un parfum de vendange entière qui nous guide vers le domaine Georges Roumier. Le fruit net donne l’impression d’une matière aérienne. Ce millésime sied au terroir de Charmes-Chambertin, véritable coureur de fond. Il surprend tout le monde par son harmonie et son évolution dans le temps.

Domaine Armand Rousseau

Charmes-Chambertin

Le fruit est plus construit, cela sent le coulis de fruits rouges. Le vin a été logé dans des fûts d’un vin (donc usagés) et pourtant, le fût impacte son expression aromatique. Cette touche boisée permet de reconnaîtr­e le charmes-chambertin du domaine Armand Rousseau. La bouche garde la suavité de texture du style Rousseau.

Domaine Georges Roumier

Ruchottes-Chambertin

La marque de la vendange entière dans les arômes nous guide vers un vin du domaine Georges Roumier. Le raisin partiellem­ent éraflé apporte un bel éclat de fraîcheur. Dense et compact, le vin absorbe peu à peu l’effet du millésime. Nous pensions que les argiles profondes du Charmes joueraient en faveur de ce dernier. C’est à l’inverse le caillou présent dans le sol qui sauve ce ruchottes.

Domaine Armand Rousseau Ruchottes-Chambertin Clos des Ruchottes

Par la couleur et la jeunesse du fruit, le millésime parle de suite. Le fruit est omniprésen­t avec un caractère solaire de moins en moins marqué. La bouche se montre dense, racée, avec un grain fin. Christophe Roumier trouve que le millésime est plus à l’avantage du ruchottes que du charmes. Comme si cette vigne habituée à souffrir avait mieux encaissé le stress hydrique de ce millésime caniculair­e.

Domaine Georges Roumier

Charmes-Chambertin

Là aussi un parfum à peine perceptibl­e de vendange entière fait penser à un vin du domaine Georges Roumier. Son fruit garde une réelle fraîcheur, mais avec des tanins puissants. Le millésime prête à confusion sur l’identité du lieu. Sa puissance rappelait le ruchottes, imaginant le charmes plus velouté et suave.

Domaine Armand Rousseau

Charmes-Chambertin

Une petite touche de vanille donne une indication. Laquelle ? Une prise de bois plus prononcée comme on le ressent parfois avec les vins du domaine Armand Rousseau. Sauf que ce charmes-chambertin fût logé dans une barrique usagée d’un an. Le vin développe une note gracieuse d’orange sanguine. Avec cette très belle texture veloutée qui signe le style Rousseau. Un vin d’un caractère charnel, soyeux, mais avec un tanin qui peut encore se fondre. Sur ce millésime, le ruchottesc­hambertin séduit davantage.

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