L’accord minute,
La moussaka est un plat traditionnel grec si réputé qu’elle se retrouve aujourd’hui sur les tables du monde entier. Elle fait appel à de nombreux ingrédients de la cuisine méditerranéenne comme les fnes tranches d’aubergines et de tomates qui viennent recouvrir la viande de mouton ou de boeuf, le tout assis sur un lit de pommes de terre. Oignons et sauce béchamel enrichissent le mets. Quelle que soit sa version, la présence d’herbes est fondamentale (thym, laurier, origan) et sa cuisson lente au four en fait un plat mijoté délicieux.
La texture de la moussaka impose un vin qui ofre une solide opposition, tannique ou acide. En outre, la richesse de ses saveurs trouvera du répondant avec la fraîcheur fruitée et épicée d’un vin jeune qui aura l’avantage de “désaltérer” ce plat conft.
Mes propositions seront naturellement méditerranéennes. Un rosé vineux et charnu issu de macération partielle ou totale aura ce supplément de fruit qui se conjuguera parfaitement avec la moussaka. Je vous suggère la version rosé du Château Malherbe (Côtesde-Provence) qui perpétue cette tradition de macération. Issu de vieilles vignes de grenache, ce vin arbore un fruit marqué par les baies sauvages et les épices.
Dans un profl aromatique diférent, l’ajaccio rosé Granit 2013 du domaine Vaccelli est une belle alternative. Cette propriété de la vallée du Taravu réalise des prouesses avec ce cépage autochtone corse qu’est le sciaccarellu. Finement épicé, ce rosé laisse exhaler la fraîcheur typique des granits du secteur capable de retendre ce rosé savoureux. Des rouges grecs ou rhodaniens Quel rouge peut alors accompagner un plat de moussaka ? Un vin possédant des arômes tertiaires trop afrmés (boisé d’élevage) ne serait pas approprié pour ce plat mijoté. Mon choix se portera sur un vin grec du sud-ouest du Péloponnèse. Le domaine Mercouri produit des vins délicieux comme la belle cuvée Cava (Réserve). Je vous conseille également l’IGP Letrini du même producteur, issu d’un assemblage de refosco, cépage d’origine italienne que l’on trouve aussi en Istrie (Croatie) sous le nom de teran, et de mavrodaphne (cépage grec). Ce vin à la couleur profonde révèle un fruit juteux, sa bouche exprimant des saveurs de fruits macérés et de garrigue. Le boisé est bien intégré pour un rouge qui a passé 12 mois en barriques.
En deuxième choix, je privilégierai une cuvée de fruit comme le côtes-du-rhône rouge Terre de Galets 2013 du domaine Marcel Richaud. L’année 2013 a été marquée par la coulure qu’a connue principalement le grenache. Celui-ci est moins présent dans l’assemblage de ce côtes-du-rhône, complété ici par les cépages carignan, syrah et mourvèdre. Mais le fruit n’a pas basculé et la bouche, bien que charnue, ne possède pas un degré d’alcool très imposant. Ce vin est à servir autour de 15° ou 16° pour optimiser son caractère fruité.