L’art des vendanges manuelles
Si cette pratique se raréfie, elle reste cependant un atout indispensable dans les millésimes difficiles, car elle permet de trier les baies sur pied dès la récolte.
La machine à vendanger gagne peu à peu tous les vignobles, et les vendanges manuelles sont en voie de disparition. Elles restent toutefois incontournables dans les coteaux très pentus où les machines ne passent pas, quasi obligatoire pour les moelleux ou liquoreux qui nécessitent une récolte par tries successives ou pour les effervescents qui exigent des raisins entiers et intacts. Enfin et surtout, certains vignerons les jugent indispensables.
Les vendanges manuelles permettent un premier tri sur pied, au moment de la récolte. Le coupeur sélectionne les grappes de raisins mûres, il élimine celles qui ne le sont pas, celles qui sont atteintes de pourriture, les grappillons, bref, tout ce qui peut nuire à la qualité du vin. Le raisin reste intact, avec des baies non éclatées. « Les machines récentes sont équipées de systèmes de tri embarqués et préservent les baies de raisin, se défendent leurs utilisateurs. Elles permettent de rentrer le raisin très rapidement et de vendanger la nuit, à la fraîche. » Le tri est malgré tout moins sélectif. Lors des millésimes difficiles, lorsque la pourriture est très présente et la maturité hétérogène, les vendanges manuelles sont un atout, notamment pour l’élaboration de grands vins rouges. En revanche, elles nécessitent dix fois plus de temps et de personnel que la machine.