La Côte des Bar, curiosité champenoise
Cap sur la Champagne méridionale, dans l’Aube, au sud-est de Troyes. Terroirs de rêve, villages préservés, cuvées de grande expression, tout ici incite à se mettre au vert.
Après la Côte des Blancs, nous reprenons notre exploration de la Champagne (lire La RVF n° 577) en traversant la Côte des Bar, dans l’Aube. L’occasion de revenir sur quelques idées reçues. Les plus beaux terroirs à pinot noir ne seraient situés que dans la Marne ? Que nenni ! C’est en parcourant Les Riceys ou la vallée de l’Ource que l’on constate à quel point ce cépage peut atteindre des sommets de profondeur et de fnesse. Et les grandes maisons de la Marne le savent bien puisqu’elles s’y fournissent pour constituer certaines de leurs grandes cuvées.
On dit le relief champenois assez plat, mais les vignobles du Barséquanais et du Barsuraubois prouvent le contraire avec une déclivité de ses coteaux parfois supérieure à 35 % ! D’ailleurs, l’étymologie supposée du mot “bar” serait d’origine celte et signiferait “escarpement”. Au sud de Bar-sur-Seine, notre circuit révèle les plus beaux coteaux escarpés des Riceys. Composé de trois secteurs, RiceyHaut, Ricey-Bas et Ricey-Haute Rive, Les Riceys fait partie des plus beaux villages vignerons de France. Très étendue (près de 800 ha de vignes), la commune produit un subtil rosé qu’une poignée de domaines vinife en vin tranquille.
Nous vous recommandons de parcourir ses “climats” les plus typés avec le vigneron Olivier Horiot, tenant d’une jeune garde champenoise très respectueuse des sols et de l’environnement. La balade prend alors les formes d’un voyage dans le temps, car pas moins de 150 millions d’années séparent les bas des hauts de coteaux, au coeur du Jurassique, et même du Portlandien au Kimméridgien !
Étant ciselée par ses vallées transversales, elles-mêmes creusées par les afuents de la Seine, et jalonnée de forêts giboyeuses, la Côte des Bar nécessite un long week-end pour découvrir tous ses charmes. Surtout qu’entre les vallées de l’Ource, de la Sarce, de l’Arce, de la Seine ou de l’Aube, le plus court chemin n’est jamais la ligne droite.