LES MYSTÈRES DE GEVREY-CHAMBERTIN
Au nord de la Côte de Nuits, entre Fixin et Morey SaintDenis, Gevrey-Chambertin est une terre promise pour tout amateur de grands pinots noirs. Découvrez son histoire.
Doyen des grands crus bourguignons, le Clos de Bèze est né il y a quatorze siècles. Vers 630, le chef franc, Amalgaire d’Arenberg, reçoit de Dagobert Ier des terres en Bourgogne et fonde l’abbaye de Bèze. Les moines défrichent quinze hectares à Gibriacus qu’ils ceignent de murs avant d’y planter de la vigne.
L’histoire des vins de Bourgogne prend donc sa source dans ce village qui ne prendra le nom de Gevrey-Chambertin qu’en 1847. Entre-temps, un certain Bertin a défriché la parcelle voisine pour en faire une vigne, attestée dès 1219 et rachetée par les moines. En 1584, un texte écrit au sujet de cette vigne évoque pour la première fois la notion cardinale des terroirs bourguignons, le climat...
Impossible, dès lors, de ne pas faire étape à Gevrey-Chambertin afn de goûter à cet art de la nuance qui fait la richesse des grands vins. Mais il n’est pas aisé de comprendre la signifcation profonde des nombreux climats gibriaçois. Car aucun village de Bourgogne ne peut rivaliser avec Gevrey-Chambertin : sur 547 ha, il décline neuf grands crus, 26 premiers crus et 65 climats classés en “village”. La solution ? Cheminer avec le vade-mecum de Marie-Hélène Landrieu-Lussigny et Sylvain Pitiot, régisseur du Clos de Tart.
Notre circuit reprend quelques-unes de leurs trouvailles pour appréhender la personnalité fascinante des gevreys. Avant de succomber au plaisir qu’évoquait le grand historien Gaston Roupnel : « Ici s’achève toute chose et se réalise un génie complet (…) Goûtez-le, sentez-en la bouche, cette rondeur pleine et ferme, cette substantielle flamme enveloppée de la mate douceur d’un velours et d’un arôme de réséda » .