Bertrand de Villaines ou le château Soutard en mode Louis XV
vis aux amateurs du siècle des Lumières ! Surtout s’ils sont également férus de grands vins. En 2015, le château Soutard, Grand cru classé de Saint-Émilion, leur permettra de revivre cette époque dans une bâtisse du XVIIIe siècle meublée en style Louis XV, avec lits à baldaquin, “bouilloux” (premières machines à laver), balade en calèche autour des vignes, dégustation de canards élevés au château…
L’homme à l’origine de cette fantaisie Ancien Régime possède un nom à particule, issu du Bourbonnais, le coeur du coeur de la monarchie. Il se dit “paysan”, féru de meubles anciens et soucieux de renouer avec les paysages d’antan. Au quotidien, Bertrand de Villaines, 62 ans, un ancien du négociant Calvet, dirige le château Soutard, l’une des plus belles propriétés de Saint-Émilion, au nom de ses actionnaires, AG2R La Mondiale.
AIl souhaite se distinguer des projets architecturaux contemporains fleurissant dans les riches châteaux bordelais. « Je me défonce dans le style XVIIIe tout simplement parce qu’ici nous avons une légitimité, une “crédibilité XVIIIe” » , résume ce passionné de chevaux.
Il a d’ailleurs acheté deux percheronnes, Voltige et Villa, qui laboureront les terroirs anguleux du château au printemps. Une écurie sera créée pour le confort de ces animaux qui promèneront les visiteurs, ainsi qu’une ferme miniature où les enfants pourront se régaler en compagnie des petits pensionnaires. « Soutard manquait de vie » , résume Bertrand de Villaines, dont Aubert, l’homme de la Romanée-Conti, serait un cousin “très éloigné”. Pour offrir un nouveau souffle à son cru classé, entre 15 et 20 millions d’euros ont été injectés dans cet étonnant projet oenotouristique, soit le prix d’un chai signé par un architecte star.
Outre les gains générés par les visites, cette entreprise vise à doper la réputation d’un cru endormi, que ses propriétaires ambitionnent de hisser au rang de “premier grand cru classé B”. « Le château se réveille » , a écrit récemment le faux-retraité Robert Parker, suite à sa première visite des lieux. La prochaine se fera à cheval ?