Le journal des lecteurs
Il y a quelques mois, un lecteur bordelais, M. Ruelle, nous interpellait sur la politique de reconditionnement des vieux millésimes par les grands domaines (lire La RVF n° 588, février 2015). Notre journaliste Fabien Humbert a obtenu des précisions auprès de la maison bordelaise Duclot et du château Margaux.
Cher M. Ruelle, vous évoquiez dans votre courrier d’août dernier la maison Duclot qui, selon vous, refuse de remplacer les étuis en carton endommagés par l’ humidité. Nous avons appelé la maison Duclot qui nous fait remarquer « qu’en tant que distributeur, le groupe n’est pas habilité à changer un produit ou un conditionnement » . L’ équipe du château Margaux nous a également donné quelques précisions sur sa politique en la matière. Chaque demande est étudiée au cas par cas et le château n’accepte de reconditionner « que les bouteilles qui semblent avoir été conservées dans de bonnes conditions et lorsqu’il existe une preuve d’origine du vin, comme une facture par exemple » . Le château Margaux précise en outre que le reconditionnement consiste à permettre aux vins qui le méritent de continuer à se bonifier en bouteille au-delà de l’espérance de vie habituelle d’un bouchon de bonne qualité, qui est généralement d’une quarantaine d’années. Seuls quelques très grands millésimes sont donc a priori concernés. En conséquence, le château refuse « de reconditionner les vins qui ont dépassé leur apogée, atteint leur maturité, ou pour lesquels nous considérons qu’un reconditionnement, à ce stade de leur évolution, pourrait être plus dommageable que bénéfique » . Concernant le réétiquetage, le château n’accepte de le faire que lorsque l’ histoire et la traçabilité de la bouteille est parfaitement connue. Cher monsieur Ruelle, vous l’aurez compris, en matière de reconditionnement des vieux millésimes, le fait du prince, c’est-à-dire le bon vouloir des châteaux, demeure la règle. F. Humbert