CAVES. L’autre trésor champenois
Un beau livre, un grand livre et, pour imiter les Anglo-Saxons, disons un livre définitif. Précisons que l’auteur (fils de vigneron) bénéficie de la collaboration de Jon Wyand, un auteur photographe qui depuis dix ans immortalise la montagne de Corton. Superbe, à voir et à revoir. Il faut lire la préface de Claude Chapuis, professeur issu d’une famille de vignerons implantée à Aloxe-Corton depuis un siècle et demi. Le Grand cru de Corton, le vin préféré de Voltaire, de plus de 150 hectares est incroyablement ancien, sans doute 1 500 ans ! Textes et photographies organisent le défilé des quatre saisons. Histoire, géologie, climat, cépages et vins (blancs et rouges) alimentent un texte précis qui plonge dans l’âme du vin. Un livre de fond, porté par la bonne entente des vignerons. La Champagne et la Bourgogne sont en lice au titre de candidat au Patrimoine mondial de l’Unesco. Le plus étrange dans cette joute amicale, ce sont les moyens mis en oeuvre pour valoriser les candidatures : des livres qui éclairent une spécificité exclusive. Si la Champagne est à l’honneur dans ce numéro, dans un esprit de stricte neutralité, ce sera au tour de la Bourgogne le mois prochain. Les caves champenoises, crayères romaines ou “tunnels” creusés jusqu’à nos jours dans cet immense soubassement calcaire sont toutes différentes, toutes efficaces (10-11° C), toutes indispensables. Alors, peut-on faire du champagne sans cave ? Oui, répond Bruno Paillard, toujours à la pointe du progrès, qui a construit un local archiclimatisé, une “cave artificielle”.