Le bon samaritain aide les jeunes vignerons à faire leur vin
Pour aider de jeunes vignerons à s’installer ou épauler des producteurs endettés, Ludovic Aventin, viticulteur en Languedoc, a fondé la société Terra Hominis et fnancé quatre projets, avec 400 associés.
Le concept est simple : proposer à des investisseurs d’aider de jeunes viticulteurs à acheter des vignes ou des locaux techniques pour constituer leur propre domaine. « Nous avons actuellement la plus belle génération de nouveaux vignerons que nous n’ayons jamais eue, se réjouit Ludovic Aventin, viticulteur au Mas Angel en Languedoc et fondateur de Terra Hominis en 2011. Et ce ne sont pas les propriétés à reprendre qui manquent. Dans le Sud, les deux tiers des vignerons ont plus de 55 ans. »
Levures indigènes
Pour être aidés, les impétrants doivent s’engager à conduire leurs vignes sans produits chimiques et à utiliser des levures indigènes. « Nous sommes à la recherche d’artistes du vin, de vignerons qui ont une véritable sensibilité » , résume Ludovic Aventin. En quatre ans, Terra Hominis a permis de fnancer quatre projets viticoles mobilisant 400 associés.
Cette année, c’est Sybil Baldassarre, une jeune oenologue italienne, qui va pouvoir s’établir au domaine Les Vignes Blanches.
Vignerons chevronnés
La société Terra Hominis peut aussi aider des vignerons déjà installés mais endettés, ou chevronnés mais souhaitant simplement se développer en achetant de nouvelles vignes, comme par exemple Frantz Vénes du château Massamier la Mignarde, producteur de Domus Maximus, élu meilleur vin rouge français lors de l’International Wine Challenge (compétition il est vrai généreuse en médailles…).
Les investisseurs sont en général des citadins recherchant un lien avec la terre. L’investissement moyen est de deux parts, leur valeur oscille de 1 300 à 2 500 euros. Entre 160 000 et 400 000 euros sont nécessaires pour monter un projet. Le vigneron aura ainsi accès à un réseau de distribution de 100 à 130 ambassadeurs qui pourront acheter son vin à des prix préférentiels.
« Cet investissement rapporte 4,5 % par an en bouteilles de vins du domaine, explique Ludovic Aventin. L’idée est d’investir sur le long terme et de transmettre ses parts à ses enfants. » Et de venir participer aux travaux du domaine, par exemple pendant les vacances. « J’ai dû embaucher une personne pour pouvoir les accueillir le public, tout au long de l’année » , révèle ainsi Frantz Vénes.