Bob Wilmers, le banquier américain de Bordeaux
lain Juppé sait chez qui dîner quand il séjourne à New York. Début mai, le maire de Bordeaux était reçu à Manhattan dans le superbe appartement de Robert G. Wilmers, un des banquiers américains les plus respectés. À 80 ans, cet oracle est aussi connu outre-Atlantique pour partager les positions anticonformistes de Warren Buffett – comprendre : combattre la cupidité de Wall Street. Régnant encore sur 100 milliards de dollars d’actifs conservés par M&T Bank (Buffalo), établissement bancaire régional qu’il a créé, il est aussi francophile, marié à une Française et propriétaire d’un joyau des grands crus bordelais : Haut-Bailly (Pessac-Léognan).
Son emploi du temps est infernal : « Personne n’arrive à le suivre, mais il vient tout de même à Haut-Bailly trois fois par an pour les primeurs ou les vendanges. Il sera évidemment là en septembre pour l’inauguration
Ade sa deuxième propriété, le château Le Pape » , témoigne Véronique Sanders, directrice de Haut-Bailly. Le tenace Bob Wilmers est aussi très impliqué dans le financement du projet phare en Gironde : la Cité des civilisations du vin, qui sera inaugurée en juin 2016. Début mai, il a ouvert en personne le bal d’une soirée de recouvrement de fonds destinée à financer l’auditorium de la Cité (baptisé Thomas Jefferson, un grand amateur de bordeaux !). Ce passionné a été capable de constituer une fondation cousine, The American Friends of the Center for Wine and Civilizations, pour aider les vins de Bordeaux à boucler leur budget.
Bob Wilmers a également bénéficié de l’épais carnet d’adresses de l’avocat George Sape (cabinet Epstein Becker & Green), ancien maître de la Commanderie de New York et pièce maîtresse du puzzle bordelais en Amérique.
L’événement a eu lieu dans un restaurant chic des Nations Unies, le Delegates Dining Room, avec Alain Juppé en guest star et 340 invités ayant déboursé 650 dollars le couvert. Le candidat à la primaire des Républicains a ensuite filé chez son ami Wilmers afin de rencontrer des soutiens financiers français exilés à New York... pour sa future campagne présidentielle. L’occasion de boire un millésime de Haut-Bailly.