Bourgognes blancs : toujours ces traces d’oxydation
J’avais décidé, pour les fêtes de fin d’année, d’offrir à nos invités des grands crus blancs de la Côte de Beaune. La dégustation fut amère. En effet, les vins suivants étaient imbuvables, oxydés, très désagréables à la dégustation : bâtard-montrachet 2002 (Gabriel Jouard) 4 bouteilles ; criots-bâtard-montrachet 2000 (Blain Gagnard), 4 bouteilles ; criots-bâtardmontrachet 1999 (Olivier Leflaive), 1 bouteille ; montrachet 2006 (Olivier Leflaive), 1 bouteille ! Espérant toujours, j’ai insisté avec un bienvenues-bâtard-montrachet 2007 (Domaine Girardin vendu par L. Max), acide, sans grâce, indigne de son classement. Puis avec un bâtardmontrachet 2009 (Coche-Bouillot), quelconque, sans aucune marque de grand cru. Quelles déceptions renouvelées ! Gérard Bouvier 69, chemin de la Grange Rouge 39570 Geruge
ACher monsieur, n’ayant pas dégusté vos bouteilles ni suivi leurs conditions de transport et de stockage, il nous est difficile de nous prononcer sur cette hécatombe ! Mais votre courrier confirme les désagréments de bien des amateurs depuis vingt ans, tous victimes de l’oxydation prématurée de grandes appellations de chardonnays bourguignons. Sujet que nous évoquons souvent (lire La RVF n° 585, octobre 2014 et aussi La RVF n° 583, juillet 2014) mais qui reste à ce jour mal éclairé. Cette lourdeur et cet affadissement précoces du vin (les oenologues parlent de « prémox » ) sont-ils dus à un excès de bâtonnage ? La thèse est contestée. Y a-t-il eu déficit de soufre lors de l’ élevage ? Une fragilité des moûts due aux pressurages pneumatiques ? Une carence en azote ? Une conjonction de ces différents facteurs ? Nous reviendrons sur ces questions. A. Gerbelle