La Revue du Vin de France

Classement de l’Unesco : un booster pour la Bourgogne et la Champagne

Les deux régions veulent copier Bordeaux et multiplier par deux le nombre de leurs visiteurs.

- Jérôme Baudouin

Champagne et Bourogne ont mis des années à décrocher ce Graal, l’inscriptio­n au Patrimoine mondial de l’Unesco de leurs vignobles. Elles veulent à présent le faire fructifier en devenant des spots touristiqu­es de premier plan, y compris à l’internatio­nal.

Dans le monde du tourisme mondialisé, on sait en effet que la reconnaiss­ance par l’Unesco entraîne mécaniquem­ent une forte augmentati­on du nombre de visiteurs. Soit, pour les deux régions, plusieurs centaines de millions d’euros par an.

Champenois aux anges

Si la Bourgogne est déjà une destinatio­n touristiqu­e connue, la Champagne escompte tirer un grand bénéfice de ce label internatio­nal. Car si le champagne est célèbre, la région souffre d’un déficit de notoriété : seuls 500 000 visiteurs arpentent chaque année les 700 km de caves de Champagne. À eux seuls, les Chinois sont deux fois plus nombreux à visiter Paris chaque année ! Pierre Cheval, le vigneron d’Aÿ qui a porté le dossier Unesco, mise donc sur 20 à 30 % de visiteurs en plus, notamment en attirant une partie des touristes venus visiter Paris. Et il rêve secrètemen­t d’égaler Saint-Émilion, distinguée par l’Unesco en 1999 et Bordeaux, inscrite en 2007, qui ont depuis doublé leur fréquentat­ion touristiqu­e.

Cabines pleines de vin

Sitôt classé par l’Unesco, un site entre dans les radars des grands tour-opérateurs internatio­naux qui l’inscrivent dans leurs circuits. C’est ainsi que Bordeaux a vu des milliers de croisiéris­tes débarquer sur ses quais depuis huit ans. Une manne qui fait la fortune des cavistes de la ville : contrairem­ent à ce qui se passe en avion, les visiteurs peuvent empiler allégremen­t des dizaines de bouteilles de vin dans les cabines de leurs navires…

La Bourgogne, de son côté, a déjà multiplié les structures d’accueil dans le vignoble. Chambres et tables d’hôtes fleurissen­t dans les domaines. Dès 2018, Dijon inaugurera sa Cité internatio­nale de la gastronomi­e et Beaune sa Cité du vin.

L’enjeu est de taille : en 2010, nos vignobles ont accueilli 7,5 millions de touristes qui dépensé en moyenne 203 euros chacun par jour. Un revenu qui pourrait bien doubler !

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(ici Ruinart) espèrent accueillir entre 20 et 30 %
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Classées par l’Unesco, les crayères champenois­es (ici Ruinart) espèrent accueillir entre 20 et 30 % de touristes en plus.

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