La Revue du Vin de France

SAUMUR-CHAMPIGNY LE BOURG : LA LÉGENDE

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Très fruit mûr et d’une grande finesse. Sa longueur est construite sur la fraîcheur préservée des tanins, même s’il développe les signes d’un millésime généreux en maturité. Les parfums de raisins très mûrs de l’année sont encore couverts par les notes d’élevage. Subtile et mûre, sanguine, la bouche reste très fine et fraîche, avec toujours cette signature soyeuse, à la frontière du confit et du juteux. Des notes mentholées dans le verre vide. Un millésime porté par une vinosité, un côté tellurique puissant et une note de noyau de cerise noire tout en restant d’une parfaite fraîcheur. À l’aération, des notes sanguines complètent son fruité généreux. Il offre une suavité qu’il n’avait pas à l’ouverture. L’aromatique se referme et demande une aération d’au moins six heures. Sa texture est serrée, intense, épicée etconfite.UnPoyeuxde­hautedensi­té et de forts degrés tempérés par la touche crayeuse des tanins. Soyez patient. Ce vin illustre l’originalit­é du terroir qui arrive à envelopper un millésime assez rigide par une maturité d’une tendresse généreuse. Vraiment hors norme dans l’année. Déjà, des notes sauvages de sousbois s’émancipent, typiques de cette année de constituti­on moyenne. Il commence à bien se goûter avec plus de simplicité dans la finale. Un millésime solaire, riche en extraits secs, dont la chair juvénile reflue au profit de tanins saillants. Entre le coucher du fruité primaire et l’aurore des notes sauvages, ce champigny de garde entre en hibernatio­n. À retrouver dans dix ans. Tapenade, figue, tabac brun… Il fait penser à un grand bandol du végétale d’une bouche rétrécie. Les saveurs ne sont pas très précises ; défaut de liège. Deux parcelles planes de 0,5 hectare, enchâssées dans le village de Chacé. Les cabernets francs ont plus de 70 ans et sont plantés au-dessus des caves troglodyti­ques séculaires, creusées dans le tuffeau. À peine 30 cm de sol, puis une roche sédimentai­re dans laquelle les racines de la vigne sont entrées très lentement. De cette roche, la cuvée Le Bourg tire sa densité saline, sa force crayeuse, sa fermeté et sa garde légendaire. Une petite production annuelle en rendement (entre 30 et 32 hl/ha) et en bouteilles (4 000 flacons) qui fait de ce saumur-champigny l’un des vins rouges français les plus recherchés. « Ce n’est qu’une fois l’élevage terminé (entre 24 et 30 mois) que la décision de la mise en bouteilles est prise. En 1998 et 1999, il n’est pas sorti par exemple. Le Bourg a été assemblé dans la cuvée Le Clos, et pas dans Les Poyeux, car nous voulions que cette cuvée soit le reflet à 100 % de son terroir. À partir de 2005, l’élevage en fûts neufs s’est fait dans des barriques dont les bois ont été séchés durant cinq ans au lieu de trois. À partir de là, le boisé est devenu plus sobre. » Noblesse oblige, notre dégustatio­n s’est pliée aux envies et aux humeurs de Nady Foucault au Clos Rougeard. Les vins jeunes ont été dégustés à la cave en matinée, les plus anciens vers 16 heures, avec des passages en carafe à partir du millésime 2004. Tous les tarifs communiqué­s ici ont été relevés lors de ventes aux enchères par le site spécialisé iDealwine. Ils sont donnés à titre indicatif.

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