Le concept “rosé pamplemousse” déferle dans les rayons vins
Les “boissons aromatisées à base de vin” sont les nouvelles stars des rayons. Faut-il s’en réjouir ?
’est un fait : les “boissons aromatisées à base de vin” (BABV, dans le jargon des marketeurs) connaissent un vrai succès commercial. En 2015, il devrait se vendre pour cent millions d’euros de ces boissons mélangeant au minimum 50 % de vin avec du jus de fruits ou du sirop. Elles se nomment Fruits and Wine, VeRy, Arômes & Vin ou Fruitt’y. Elles n’existaient pas il y a cinq ans. Leur croissance est fulgurante, en témoignent les records de l’année 2013 (voir graphique ci-dessous).
Ces nouvelles stars de l’apéritif sont pour l’essentiel vendues en grandes surfaces et représentent dorénavant entre 2 et 3 % du rayon vins. Étonnant pour des “mélanges” initialement concoctés par les consommateurs eux-mêmes, à la maison, telles la vedette du moment, le rosé
Cpamplemousse, ou les vieilles gloires du Sud-Ouest comme le rouge-cola.
Toutefois, même si les géants du secteur (Castel, Yvon Mau, Listel, etc.) sont à la manoeuvre, peut-on encore parler de vin ? « Les cibles de ces boissons sont les jeunes et les femmes » , précise Tatiana Svinartchuk, spécialiste du sujet à l’OIV. D’où un marketing bien éloigné des valeurs “terroir”. Et un titre alcoolémique n’ayant plus grandchose à voir non plus (entre 7,5 et 14,5° tout de même…). Sans parler du goût de ces boissons…
Stricto sensu, les BABV appartiennent à la famille des “vins aromatisés” (vermouths édulcorés, effervescents dopés au sirop, etc.). Mais il s’agit bel et bien d’un nouveau segment très attendu, l’heure étant à la diversification de l’offre. Dans les Deux-Sèvres, la marque Fruitt’y se lance dans les BABV régionaux : fraise de Plougastel, mirabelle de Lorraine… Moncigale (filiale de Marie Brizard) se lance dans le bio. Monoprix vient même de lancer sa propre marque avec un blanc pêche et un rosé griotte. À ne pas mettre en cave svp !