La Revue du Vin de France

Vins blancs boisés d’Alsace : le débat est lancé

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J ’a i m e r a i s réagir à l’article “L’A lsace, Terre d’innovation” (La RVF n° 595, octobre 2015) sur les vins blancs alsaciens élevés sous bois. Je suis étonné par la diversité des vignerons qui tentent l’expérience. Cela prouve à quel point notre région cherche des voies pour exprimer son i dentité. Toutefois, j’ai été peiné de lire que le Comité i nter profe s sion nel de s vins d’Alsace (CIVA) n’avait pas souhaité participer à cette dégustatio­n. Cela pose un sérieux problème, la distance entre la base et ceux qui sont censés la représente­r. Comment refuser de mettre en avant une partie de la production alsacienne ? Le CIVA considèret-il que ces cuvées ne sont pas des vrais vins d’Alsace ? Nos représenta­nts au sein de l’interprofe­ssion jugent-ils que la typicité se trouve dans d’énormes cuves Inox pleines d’un de ces nobles mais standards cépages d’Alsace ? Ce refus de la diversité est peutêtre la preuve qu’une partie du vignoble n’est ni écoutée ni soutenue. Et lorsque certains des vignerons cités dans votre article auront Il m’en reste et je n’ai aucune crainte car il a encore de la réserve. Il a besoin d’aération, se goûtant encore mieux le lendemain, gardé dans une carafe. Mes derniers achats de deuxièmes crus classés remontent à 1995. Je me rappelle les prix d’achat de bouteilles de Léoville Las Cases 1990 à 164 francs, auxquelles je n’ai pas encore touché, ainsi que des LynchBages, Pichon Comtesse 1986, 1989 et 1995. Le bon temps ! On peut toujours suivre, mais nombre d’amateurs bloquent choisi de quitter l’appellatio­n, eh bien il sera trop tard… Denis Hebinger Vigneron-Eguisheim, hebinger.christian@wanadoo.fr

Cher monsieur Hebinger, lÕarticle avait pour but de montrer que certains vignerons alsaciens se remettent en question. Le but est atteint. Des propriŽtai­res cherchent de nouvelles voies pour affirmer un ÒstyleÓ plus accessible. LÕ interprofe­ssion nÕa peut-•tre pas pris la mesure de cette tendance qui, du reste, nÕest pas toujours revendiquŽ­e. Nous y reviendron­s.

Romain Iltis au-delà d’un certain prix (pas le même selon les appellatio­ns). C’est dommage car la cave évolue et ne se remplit plus de flacons de ce type. Enfin, cette anecdote : j’ai éteint tragiqueme­nt Château Léoville Las Cases 1982 et Château Lynch-Bages 1986 en les servant après un foie gras accompagné d’un sauternes. Un horrible souvenir. Mais restons brefs. Merci pour l’ensemble du travail accompli. Jean-Philippe Leman

leman-jp@wanadoo.fr

Cher monsieur Leman, merci pour votre tŽmoignage. Nous venons de consacrer en novembre un numŽro (hors-sŽrie) dŽdiŽ aux vins de Bordeaux qui Žvoquait notamment le boom des prix des grands bordeaux, sujet dÕamertume lŽgitime pour bien des amateurs. Quant ˆ ce LŽoville Las Cases 1975, cÕest incontesta­blement lÕun des meilleurs reprŽsenta­nts de ce millŽsime cŽlŽbrŽ d•s sa naissance mais qui ne tint pas toujours ses promesses... Tr•s bonnes dŽgustatio­ns.

Denis Saverot

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Le vigneron Denis Hebinger s’interroge.
Les instances alsacienne­s ont-elles raison de bouder les expériment­ations de vins blancs élevés sous bois ? Le vigneron Denis Hebinger s’interroge.

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