Vente de vignes : l’oracle d’un banquier du vin
Le banquier-vigneron Jean-Luc Coupet annonce un redémarrage des rachats de propriétés dans les deux ans qui viennent. Ses prévisions en exclusivité.
Les cessions de domaines viticoles vont reprendre et augmenter : voilà le constat de Jean-Luc Coupet, associé-fondateur du cabinet Wine Bankers et par ailleurs copropriétaire dans le Roussillon (domaine de Vénus, lire page 20) et en Bourgogne (domaine Seguin-Manuel).
Cet ancien de la Compagnie Financière Edmond de Rothschild et d’UBS sait de quoi il parle : il vient de piloter la cession du château La Dauphine (Fronsac) à Jean-Claude Labrune, fondateur de Cegedim.
« On nous propose ces tempsci deux missions par semaine » , précise-t-il. Il s’agit de propriétés qui veulent réorganiser ou augmenter leur capital, de rapprochements industriels, de regroupement de maisons de négoce. Son analyse en cinq points-clés.
Le prix du foncier va redécoller à Bordeaux
« Une phase haussière du prix des transactions va intervenir fin 2017, début 2018. À Bordeaux, le prix des propriétés est en effet impacté par l’évolution du cours des vins en primeur. Or, après plusieurs années médiocres, le millésime 2015 est annoncé comme une grande année. Le vin sera vendu plus cher en 2016 et passera dans les comptes des propriétés début 2017. Cette perspective d’une hausse de la rentabilité et du résultat incitera certains propriétaires à vendre au meilleur moment, au sommet de la vague. »
Où faut-il investir à Bordeaux ?
« Pauillac et Saint-Julien restent intouchables, le prix de l’hectare est astronomique, la perspective de retour sur investissement faible. Margaux est juste en dessous. Mais il reste des opportunités “rentables” à Saint-Estèphe, dans les jolis crus bourgeois, à Pomerol, voire à Saint-Émilion. »
Le cas sensible des acquéreurs chinois :
« Depuis cinq ans, les Chinois ont acquis une centaine de propriétés bordelaises, souvent vastes (200 à 500 000 bouteilles par an) à défaut d’être très connues pour alimenter leur marché domestique. Mais on risque de voir les premières reventes de domaines d’ici peu. En effet, en Chine, la consommation de vin augmente moins vite que prévu. Certains de ces investisseurs chinois n’ont pas réussi à installer leur réseau de vente en Asie, beaucoup n’ont pas vendu une
Les alliances propriétés et négoce sont l’avenir en Bourgogne.