La Revue du Vin de France

Avec Irancy, plongez au coeur d’une mosaïque de lieux-dits

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Flâner dans les vignes en admirant les vues plongeante­s sur le village d’Irancy ou sur les méandres de l’Yonne, quel plaisir ! Nous sommes sur la rive droite de la vallée de l’Yonne, au sein de la Côte des Bar, une entité géologique constituée de formations calcaires et marneuses à l’origine d’une série de collines et vallons.

La Côte des Bar présente des sédiments datant du Jurassique supérieur. Un niveau de calcaire dur forme une corniche souvent boisée qui surplombe un long versant au sous-sol de marnes compactes.

Le vignoble d’Irancy est implanté sur les pentes d’un amphithéât­re ouvert sur le sud-ouest et la rivière. Les vignes s’étagent de 120 à 280 mètres d’altitude sur les versants marneux, souvent recouverts d’éboulis calcaires.

Les parcelles viticoles présentent des exposition­s variées mais la majorité d’entre elles sont très solaires, un atout pour la production de vin rouge dans cette région viticole septentrio­nale.

, précise Christophe Ferrari, vigneron avec son fils Nicolas (domaine Saint Germain) et président du Syndicat viticole.

Le sol et l’exposition qui façonnent le caractère des parcelles sont deux critères intimement liés.

maigres, calcaires et caillouteu­x, car plus érodés. Les versants nord ont des sols plus argileux, profonds et humides » , explique Éric Vincent, ingénieur “Terroir et délimitati­on” à l’Inao de Dijon.

Des vergers garants de biodiversi­té

La pente prononcée et la bonne capacité de drainage de nombreuses parcelles de l’aire sont des points forts. En outre, le cirque découpé dans la Côte des Bar protège le vignoble du vent froid du nord et crée un environnem­ent chaud pour les raisins qui bénéficien­t aussi de la chaleur liée aux sols caillouteu­x. Quelques vergers de cerisiers, témoins d’un passé de polycultur­e, ponctuent d’ailleurs le paysage d’Irancy (les cerisiers affectionn­ent le soleil mais pas le vent). Des vergers précieux car garants de biodiversi­té au sein du vignoble.

Côté climat (océanique aux influences continenta­les), la pluviométr­ie modérée et régulière (650 mm par an) et les températur­es fraîches (10,8° C de moyenne annuelle) conviennen­t bien au pinot noir.

Pour autant, le fait que le vignoble soit planté dans un amphithéât­re situé au bord de l’Yonne conduit à une mosaïque de lieux-dits aux personnali­tés diverses.

Assemblage­s ou lieux-dits ?

Pour une majorité d’entre eux (80 %), les vins qui en sont issus sont desti

nés à être assemblés. « Dans notre cuvée L’Âme du Domaine se marient les vins de La Bergère, très concentré, des Mazelots, riche et fruité, et du Vau Falleau, fin et structuré, détaille Bruno Verret (domaine

Verret). L’assemblage est plus complet et ample que les vins pris séparément. La partie est des Bergères donne un vin tendu et concentré qui apporte de la structure à l’assemblage. Mais il serait peut-être un peu dur seul… Le vin des Mazelots amène du volume et du fruit. La structure, la finesse et l’intensité de Vau Falleau sont un plus, même s’il est austère les premières années. »

Et Christophe Ferrari d’ajouter : « Certes, les meilleurs lieux-dits gagnent à exister seuls. Je pourrais, par exemple, isoler les vins de Croix Rouge ou des Cailles. Mais je tiens à garder le plus qu’ils apportent à mon vin d’Irancy »

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