La Revue du Vin de France

RÉMI LAMERAT

À 28 ans, le trois-quarts centre de Clermont, internatio­nal français, anticipe l’après-rugby en préparant un BTS viti-oeno.

- Propos recueillis par Baptiste Charbonnel

La Revue du vin de France : Vous trouvez le temps et la motivation pour potasser vos cours après les entraîneme­nts ?

Rémi Lamerat : C’est une question que me posent les potes. En fait, ce n’est pas une contrainte car j’ai soif d’apprendre et de compléter mes connaissan­ces dans le domaine du vin. J’ai un programme sur mesure négocié avec le Centre national d’enseigneme­nt agricole par correspond­ance (CNEAC). Je fais mon planning à ma guise en fonction du rugby. Et je suis autorisé à valider le BTS en trois à quatre ans, contre deux ans normalemen­t.

La RVF : Quelles matières vous donnent le plus de migraines ?

R. L. : L’économie, l’économie d’entreprise, les maths et l’anglais. Je les avais laissées de côté depuis un moment ! En revanche, je me passionne pour les matières techniques, comme la viticultur­e, l’oenologie et l’agronomie.

La RVF : Votre but est de devenir vigneron ?

R. L. : La réflexion est ouverte mais aujourd’hui, c’est bien le métier de vigneron qui me plairait le plus. Je me verrais bien choyer des vignes !

La RVF : Vous y voyez une continuité avec le rugby ?

R. L. : Il y a beaucoup de points communs avec le rugby. Chaque millésime est aussi différent que chaque saison sportive. Dans les deux cas, il faut accepter que la nature fasse des siennes et savoir se remettre en question. Ce sont également deux métiers qui visent à donner du plaisir aux gens.

La RVF : Vous êtes donc la preuve qu’il est possible d’être joueur de l’équipe de France et étudiant !

J’y pense depuis un moment car je suis plus proche de la fin que du début de ma carrière de joueur. Et c’est une discussion avec Bertrand Ravache (P-D.G. de la maison de négoce éponyme, à Saint-Émilion, ndlr) qui a fait basculer les choses. Il m’a aidé à trouver une formation qui correspond­e à mon cas. Depuis, nous sommes dans un partage de bons procédés. En échange de son accompagne­ment, je lui apporte mon image de sportif de haut niveau. Tout s’est fait au feeling, nous n’avons pas signé de contrat.

La RVF : Vous êtes né à Sainte-Foy-la-Grande, en Gironde. Votre famille avait-elle un lien avec le vin ?

R. L. : Dans ma région, le vin a une grande influence sociale et économique, y compris dans ma famille. Mon père imprimait des étiquettes de vin, ma grand-mère possédait des vignes dans les Côtes-de-Duras et mon oncle était maître de chai, à Pauillac notamment. Le vin m’a toujours intrigué et passionné. Je l’avais un peu délaissé mais, en grandissan­t, ça me revient en pleine face.

La RVF : Vous avez subi plusieurs blessures sérieuses. Quand vous ne pouviez pas jouer, le vin faisait-il partie de vos réconforta­nts ?

R. L. : Oui forcément. Dans les moments compliqués, ça me parle. Mais je n’en ai jamais bu seul, toujours avec des amis et avec modération !

La RVF : Parmi vos coéquipier­s, qui sont les plus grands amateurs de vin ?

R. L. : Les parents de Raphaël Chaume exploitent le domaine Chaume-Arnaud, à côté de Châteauneu­f-du-Pape. Il y a même travaillé plus jeune. Morgan Parra et Alexandre Lapandry sont également de grands amateurs.

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