La Revue du Vin de France

Des pépites dans chaque secteur, mais le nord du Médoc triomphe !

Si les volumes sont réduits par le gel de printemps, on trouvera de belles cuvées dans ce millésime qui, sans atteindre la qualité du 2016, demeure de bonne facture. Les blancs surclassen­t de peu les rouges.

- Reportages et dégustatio­ns de Pierre Citerne, Olivier Poels, Roberto Petronio et Pierre Vila Palleja O. Pls, P. Ci, R. P. et P. V. P.

Bordeaux aurait-il enfin réussi à conjurer le sort des millésimes en 7 ? Après un 1947 légendaire, ceux-ci ont été au mieux acceptable­s (2007), au pire franchemen­t catastroph­iques (1957, 1967, 1977). Au regard de nos dégustatio­ns réalisées pendant les primeurs, il est permis de le penser, mais avec une nuance de taille.

Cette nuance, c’est l’épisode de gel qui a frappé la région les 27 et 28 avril 2017. Deux nuits terribles pour une grande partie du vignoble, avec des conséquenc­es désastreus­es pour certains crus. En moyenne, 40 % des volumes produits dans la région ont été perdus.

Pour ceux qui ont eu la chance d’en réchapper, 2017 semble s’imposer comme un millésime plutôt réussi. Évidemment, on ne trouvera en bouteille ni la structure, ni la profondeur, ni l’ampleur des 2016 et des 2015. Mais ce sont des vins de fort belle facture, au profil assez frais, juteux et fruités. Lors des primeurs, ils se dégustaien­t bien, absorbant les boisés et révélant des tanins fins. Mais attention : ils ne sont ni maigres ni chétifs, et nous avons beaucoup apprécié leur éclat.

Au hit-parade des réussites, pointons le nord du Médoc. À Saint-Estèphe, Pauillac et même en partie à Saint-Julien, appellatio­ns totalement épargnées par les gelées, le cabernet-sauvignon qui structure les vins a atteint une superbe maturité. Ailleurs, il faudra regarder la situation au cas par cas… Dans les Graves, à Pessac-Léognan et sur la Rive droite, nous recensons de jolies réussites individuel­les.

Reste une inconnue : toutes les propriétés n’ont pas encore dévoilé les prix de leurs vins, mais ils semblent en baisse par rapport au très onéreux 2016. Un tarif situé entre ceux des 2014 et des 2015 serait judicieux et permettrai­t de relancer la machine qui sort, peu à peu, du “Bordeaux bashing”. La région tient là une occasion unique de redorer son image auprès des amateurs. Espérons qu’elle saura la saisir.

 ??  ?? OLIVIER POELS, PIERRE CITERNE, ROBERTO PETRONIO ET PIERRE VILA PALLEJA Nos quatre experts ont bourlingué dans le vignoble bordelais pour dénicher les meilleures cuvées.
OLIVIER POELS, PIERRE CITERNE, ROBERTO PETRONIO ET PIERRE VILA PALLEJA Nos quatre experts ont bourlingué dans le vignoble bordelais pour dénicher les meilleures cuvées.

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