Des blancs et des rouges submergés par un tsunami rosé !
En 2017, des efforts sensibles ont été consentis pour produire des rouges et des blancs honorables dans une région où la dictature du rosé s’impose. Et ce, malgré une baisse des récoltes de plus de 30 %.
Dans une région où la proportion de rosé n’a jamais été aussi élevée (nous reviendrons sur ce phénomène dans notre numéro de juillet/août 2018), saluons ici les plus belles réussites des rouges et des blancs, devenus une espèce en voie de disparition.
D’autant que les vignerons provençaux ont dû affronter en 2017 une météo particulièrement rude. Le gel de fin avril a frappé, principalement dans le Haut-Var, en Côtes de Provence et en Coteaux varois. De mai jusqu’aux vendanges débutées mi-août, les précipitations ont été infimes voire inexistantes. Cette sécheresse a été amplifiée par des rafales violentes de mistral qui ont appauvri les raisins en jus, provoquant une baisse de la récolte de plus 30 %. Ce manque d’eau a perturbé le cycle végétatif de la vigne ralentissant la pleine maturation phénolique des raisins.
Ce type d’année chaude et sèche pose une question primordiale sur le style des rouges provençaux qui ont tendance à jouer la puissance. En 2017, il fallait donc extraire les rouges en douceur pour éviter de toucher des tanins durs. Les plus beaux d’entre eux offrent un caractère ensoleillé, un fruité plaisant, peu démonstratif. Le niveau est respectable. Ils seront à boire avant les 2016.
En revanche, les blancs laissent perplexes. De trop nombreux vins se montrent légers et manquent de saveur. Les vinifications ont sans doute été accélérées grâce à des levures sélectionnées et à des élevages très courts, afin de les boire dans leur prime jeunesse comme les rosés. Mais ce n’est pas là la vocation des grands blancs provençaux. Sur ce point, le domaine Hauvette, le château Simone et le Clos Saint-Vincent ont depuis longtemps adopté une approche fine de leur terroir et sont aujourd’hui des exemples à suivre !