Châteauneuf-du-Pape : pourquoi étiquette découverte ?
Passionné par les v ins de Châteauneuf-du-Pape, j’ai dégusté sans modération La RVF sur les châteauneuf-du-pape (lire La RVF n° 623, juillet 2018). Je suis cependant resté sur ma soif. Pourquoi avoir goûté les 250 échantillons étiquettes découvertes ? Cela n’influence-t-il pas le dégustateur ? Alexis Febrer 81000 Albi. Tél. : 06 44 39 39 08
La RVF : Cher ami lecteur, croire qu’une dégustation à l’aveugle est plus juste est un leurre ; elle est différente mais pas plus juste car on ne se concentre pas sur les mêmes choses. À l’aveugle, on essaie de ne pas se tromper même quand on a ses préférences en termes de parfums et de texture. Étiquette découverte, avec la fiche en main, on essaie de comprendre en cherchant d’autres points d’appui. Nous voulions ici classer les cuvées dites spéciales. Il fallait donc connaître en amont le contenu de chaque vin, le pourcentage des cépages, l’âge des vignes et les lieux-dits. Ce travail ne peut se faire qu’étiquette découverte. Par la suite, il a fallu déguster ces vins catégorie par catégorie (vins issus de vieilles vignes, à fort pourcentage de tel ou tel cépage, nés sur un lieu-dit spécifique), tout en mettant ces données en parallèle avec la cuvée dite Tradition. Une dégustation à l’aveugle de tous les vins mêlés eut peut-être été plus simple, sans doute plus spectaculaire, mais elle n’aurait pas permis à certains vins de trouver leur place dans ce dossier. Un pur mourvèdre aux tanins puissants peut heurter dans sa jeunesse s’il est jugé au milieu de vins issus à 100 % de syrah ou à 100 % de grenache. Bonnes dégustations. Roberto Petronio