La Revue du Vin de France

L’invité

- Raphaël Chaume,

as du rugby lyonnais et futur vigneron à Vinsobres

Vos parents sont vignerons au domaine Chaume-Arnaud, à Vinsobres, où vous avez grandi.

Je suis amoureux de ma région. J’adore la vue sur le mont Ventoux, la vigne et les oliviers. C’est à chaque fois un grand bonheur d’ y retourner, de mec ou perdu rugby et de retrouver ma famille. J’y fais le plein d’énergies positives.

Vous aimez aussi y chercher des truffes. Une activité dont vous êtes, paraît-il, un spécialist­e !

Petit, on m’avait appris à chercher la truffe à la mouche, c’était une sorte de chasse au trésor. Depuis, nous avons planté des truffières, mais elles ne donnent pas toujours.

Reste-t-il une forme de polycultur­e sur le domaine ?

Mon grand-père avait de la vigne et des abricots. Mes parents ont eu des melons. Désormais, ils cultivent des tomates bio, en plus de faire du vin en biodynamie.

Vous songez à retourner y vivre ?

On revient toujours à l’endroit où l’on est né. Mon grand frère Thibaud y est revenu, mon petit frère Samuel est encore étudiant, mais nous nous retrouvero­ns au domaine pour y bosser ensemble. Le métier de vigneron est l’un des plus beaux du monde à mes yeux. Créer un vin de ses propres mains, soigner ses vignes, être en osmose avec la nature, dans notre monde, c’est un luxe.

Un métier auquel vos études vous ont préparé.

J’ai fait un BEP Vigne et vin à Hyères, puis un bac pro Vigne et vin, en partie à Hyères et en partie à Orange. Gamin, j’étais sur les tracteurs, j’étais un petit paysan. Mais depuis douze ans, ma vie est consacrée au rugby, j’ai donc besoin d’une bonne mise à jour !

Quel aspect de ce métier vous attire le plus ?

J’aime me retrouver seul dans les vignes. C’est le meilleur endroit pour faire le point sur soi. Un lieu préservé de la pression extérieure, c’est du bonheur pur !

Quels sont les vins qui vous ont marqué ?

Durant mes études, j’ai eu la chance de travailler au Clos du Caillou, à Châteauneu­f-du-Pape, avec Sylvie Vacheron et Bruno Gaspard. J’y ai de très bons souvenirs et les vins sont délicieux. Idem à l’Oratoire Saint Martin, à Cairanne, avec la famille Alary. J’aime aussi beaucoup les vins du domaine Camin Larredya, à Jurançon ; Jean-Marc Grussaute est un ami de la famille et nous avons le rugby en commun.

Achetez-vous du vin régulièrem­ent ?

J’en achète, mais surtout j’en pique chez mes parents ! Je prélève quelques bouteilles parmi celles que d’autres vignerons leur ont échangées sur les salons.

Votre club, le Lyon Olympique Universita­ire (LOU), est très bien classé, vous visez le titre ?

J’aimerais gagner un autre bouclier de Brennus (récompense décernée à l’équipe victorieus­e du championna­t de France de rugby à XV, le Top 14, ndlr). J’ai eu la chance de connaître cette joie avec Clermont-Ferrand en 2017, c’est ce qu’il y a de plus beau pour un rugbyman.

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