Confinement:les miseschamboulées
Inventé par Philippe de Rothschild en 1924, le concept de la “mise en bouteille au château” (ou “au domaine”, ou “à la propriété”) garantit au consommateur qu’un vigneron a maîtrisé tout le processus d’élaboration du vin, jusqu’à son conditionnement.
Cette pratique est encadrée légalement par l’article 10 du décret n° 2012655 du 4 mai 2012 qui stipule qu’il est interditd’apposercettementionsurune étiquette si le vin a été «àunmomentquelconque avant la mise en bouteille, transporté hors de l’exploitation viticole dont il revendique le nom et où il a été vinifié » .
Or,larécentepériodedeconfinement a rendu parfois impossible les mises en bouteilles sur place, faute de prestataires disponibles pour venir les réaliser ! Les châteaux se retrouvaient donc avec des stocks d’étiquettes déjà recouvertes de la mention “Mise en bouteille au château” sans avoir la possibilité technique de la réaliser in situ.
À la suite d’une demande officielle de l’Union des Maisons et Marques de Vin (UMVIN), l’administration des fraudes (Direccte) a dû s’adapter à la situation et a fini par accorder une dérogation. Les domainesontpurecourirexceptionnellement, et provisoirement, aux unités de conditionnement des négociants tout en conservant leurs étiquettes déjà impriméesmentionnantlamiseenbouteilles au château.
Bien entendu, l’administration a encadré strictement cette dérogation. Les domaines intéressés devaient donc en faire la demande préalable auprès de la Direccte de leur région, avec un formulaire spécifique créé pour l’occasion, sous peine d’une infraction à la réglementation.
Rappelonsenfinquelamention“mise en bouteille à la propriété” peut aussi être utilisée pour un vin si la mise a été effectuée dans la cave coopérative qui a procédé à sa vinification.