« Un grand vin permet de garder en mémoire son souvenir »
Comment êtes-vous devenu mordu de vin ?
Jusqu’à l’âge de 20 ans, je ne m’y intéressais pas vraiment. C’est en arrivant à Dunkerque qu’un coéquipier m’a “converti”. Comme nous passions beaucoup de temps dans le bus du club, j’en profitais pour apprendre en lisant des revues comme La RVF. Je surveillais les enchères. Je me souviens avoir acheté à l’époque un margaux, un Château La Tour de Mons, une vingtaine d’euros. Depuis, j’en commande tous les ans en primeur ou en foires aux vins.
Vous achetez toujours du vin aux enchères ?
Ma femme m’a un peu freiné pour une question de place ! Même si mes vins ne sont pas chez moi, je ne peux pas stockerautantquejelevoudrais.J’achèterégulièrementdu vin sur le site iDealwine, j’ai confiance en eux. Ils ont fait un geste la fois où j’ai reçu une bouteille bouchonnée. J’achète aussi sur des sites comme celui de Drouot. À Dunkerque, j’ai commencé à tenir un fichier Excel avec les notes et les prix des vinsrécupérés sur Wine SearcheretWineDecider. Cela m’a permis de m’offrir un Mouton Rothschild 1978 à 70 euros ! Une excellente affaire.
Le vin transparaît peu sur votre compte Instagram, sauf à travers la photo d’une bouteille du champagne rosé de Cédric Bouchard Le Creux d’Enfer.
Une recommandation du très bon caviste de Péché Divin, à Jacou, près de Montpellier. Un champagne très fin, très bien fait. J’aime aussi les cuvées Les Ursules et Côte des Béchalins.
Lorsque vous jouiez à Montpellier, vous intéressiez-vous aux vins locaux ?
J’y ai découvert les pic-saint-loup, les minervois… J’adore les vins de Christophe Peyrus, par exemple. Il y a de bons vins partout, y compris en Côtes de Meuse, dans ma Lorraine natale.
Depuis que vous jouez au PSG, êtes-vous fidèle à un caviste parisien ?
J’aime beaucoup la Cave Saint Clair, à BoulogneBillancourt. Ils se souviennent de mes goûts. J’apprécie leurs conseils, parfois je leur donne le menu du dîner et ils choisissent pour moi le vin qui va s’y accorder.
Vous êtes aussi président du Syndicat des joueurs professionnels de handball. Lors des assemblées, servez-vous du vin pour détendre l’atmosphère ?
Pas vraiment, nous ne suivons pas les pas de nos illustres aînés, les Barjots, qui avaient tendance à l’éthylisme !
Quels souvenirs de dégustations vous ont le plus marqué ?
Je me souviens d’un Yquem 2003 à l’aveugle, mon premier Yquem, une longueur en bouche qui ne s’arrête jamais ! Je me souviens également d’une magnifique Grange des Pères partagée avec mon père, autour d’une côte de boeuf. Un grand vin permet de garder en mémoire son souvenir mais aussi tout le contexte de sa dégustation, les émotions, les personnes présentes.