Oui, la densité de plantation joue sur le coût du vin
La passionnante enquête de Jérôme Baudouin sur le vrai coût de production du vin (lire La RVF n° 639, mars 2020) m’incite à vous écrire, notamment à propos des coûts unitaires de production qui, ditesvous, peuvent baisser jusqu’à 1 ou 1,50 € la bouteille lorsque les densités sont plus faibles (3 000 à 4 000 pieds de vigne par hectare).
Pourquoi ce coût de production unitaire diminue-t-il corrélativement à la baisse de densité de plantation ? Une hypothèse : une faible densité entraînet-elle une augmentation plus que proportionnelle des rendements à l’hectare ? Pour que le coût unitaire d’une bouteille fonde de 3 € à 1 ou 1,50 €, il faut que le coût fixe unitaire diminue, impliquant une répartition des coûts fixes totaux sur un plus grand nombre d’hectolitres. Merci pour vos précisions. Gilbert Castellino
La RVF. Cher M. Castellino, merci pour les précisions apportées dans votre courrier. En réalité, densité de plantation et rendement ne sont pas corrélés. En AOP à Bordeaux, dans la Loire, la Bourgogne, les rendements maximaux sont en général de 55 à 65 hl/ha en moyenne pour des rouges ou des blancs secs. Et cela indépendamment de la densité de plantation. Que constate-t-on ? En simple AOP Bordeaux, les densités de plantation sont de l’ordre 3 000 pieds/ha, alors que dans les communales du Médoc telles Margaux ou Pauillac, on monte à 10 000 pieds/ha. Si bien qu’à rendement égal, les coûts d’entretien de la vigne, de main-d’oeuvre, les investissements en matériel, le gasoil font vite grimper le coût de production. À titre d’exemple : à 10 000 pieds/ha, il faut utiliser des engins enjambeurs dont les prix sont deux à trois fois plus élevés que les tracteurs classiques utilisés à 3 000 pieds/ha. Jérôme Baudouin