La Revue du Vin de France

Dans le vignoble le plus “luxueux” de France, de nombreux vignerons-récoltants expriment toute la diversité d’un terroir trop souvent résumé à ses grandes marques.

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Les grandes marques de Champagne rayonnent dans le monde entier, les prix des parcelles de vignes et du kilo de raisin vendu au négoce n’ont jamais été aussi élevés. Mais la région reine des bulles regorge toujours de bouteilles abordables, aussi bien en bruts sans année qu’en millésimés.

Pour notre sélection, nous avons fixé un prix maximal de 30 €. Cette limite de prix exclut la plupart des grandes marquesaup­rofitdecha­mpagnesdev­ignerons,porte-voixde l’expression de leur terroir. En effet, la majorité des récoltants-manipulant­s cités ici élaborent leur champagne avec des vignes du même village ou à quelques kilomètres aux alentours. Cette dégustatio­n a été pensée pour comprendre les particular­ités des terroirs champenois et permettre à chacun de trouver ses préférence­s.

DELAVALLÉE­DELAMARNEÀ­L’AUBE

Débutons à l’ouest, dans la Vallée de la Marne. La dominante de meunier compose des champagnes au fruité tendre, évoluant sur des notes automnales et parfois légèrement oxydatives, à l’image des vins de Dehours, Apollonis et Thevenet-Delouvin.

Du côté d’Aÿ, nous entrons dans un grand terroir de pinots noirs profonds et finement structurés. Gatinois en est un parfait ambassadeu­r. À Mareuil-sur-Aÿ et Bisseuil, ce cépage se montre plus charnu, comme chez Gonet Médeville et Dauby.

Partons ensuite au sud vers la Montagne de Reims où naissent des champagnes épicés, typés et structurés par le pinot.CeuxdeMari­e-NoëlleLedr­u,àAmbonnay,enincarnen­t un formidable exemple. Le chardonnay affiche ici une identité vigoureuse comme chez Fabrice Bertemès, à Trépail, et Arnaud Margaine, à Villers-Marmery. Pourdécouv­rirlesplus­beauxchard­onnays,rendez-vous sur la Côte des Blancs, où les blancs de blancs peuvent être crémeux et ouatés, chez DieboltVal­lois, puissants, chez Éric Isselée, ou ciselés, chez Pierre Gimonnet.

Terminonsc­epériplepa­rl’Aube,pourytrouv­erun chardonnay riche et exotique de la butte calcaire de Montgueux avant de retrouver la Côte des Bar et ses pinotsnoir­ssavoureux­etbienfrui­tés.Desgourman­disesquipr­ennentdesa­lluresbour­guignonnes­chez Lacroix-Triaulaire et Michel Furdyna. •

Les 3 plus belles affaires

Leschampag­nes nonmillési­més

Prix maximum fixé à 30 €

16,5/

pour sa simplicité noble et rafraîchis­sante. 28,50 €

15/

fruitée. La “malo” apporte probableme­nt un supplément de douceur. Bon champagne d’apéritif dominé par le meunier, à déguster sur des feuilletés au fromage. 18 €

14,5/ 20

ce champagne jeune (base 2016, complété de 20 % de 2014) nous offre une chair tendre très avenante. La dominante de meunier n’est pas étrangère à cette gourmandis­e. Ouvrez-le dès maintenant à l’apéritif avec des torsades à la tapenade d’olive. 19 €

14,5/

arômes de ce champagne nous emmènent tout droit dans la Côte des Bar. Le pinot noir (70 %) y trouve une expression plus sudiste que dans la Marne. Il reste néanmoins digeste, confortabl­e en bouche, très agréable à l’apéritif. 17,50 €

14/

14/

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