L’invitée
Carole Gaessler, femme de télévision et vigneronne dans le Luberon
Votre intérêt pour le vin ne s’est pas révélé en France mais à l’autre bout du monde ! C’estenAustralie,oùjefaisaisunbreakaudébutdesannées 2000, que j’ai commencé à m’intéresser au vin et aux différentes façons de le faire. J’étais avec mon mari (Franck Loubaresse) qui, lui, était déjà un grand amateur.
Comment avez-vous atterri au domaine Beauvence ?
Mon époux rêvait de faire son propre vin depuis des années. Ensemble, nous avions envie d’un bout de terre et d’unancragepournosdeuxenfants.Nousavonsvisitéplusieurs endroits et, en 2018, nous avons eu un énorme coup de coeur pour cette ruine entourée de vignes et d’oliviers.
Quels critères ont pesé dans votre décision ?
Noussommestombésamoureuxdelabeautédulieu,entre Aix-en-Provence et Manosque, qui rappelle les paysages de Toscane. Nous cherchions à nous installer en altitude (400m),carleréchauffementclimatiquerisquededonner des vins trop chargés en plaine. Nous voulions que les nuits soient fraîches pour que le raisin mûrisse lentement.
Les 1 400 oliviers ne vous ont pas fait peur ?
Pas du tout, je suis passionnée d’huile d’olive. Je travaille deux types d’huile certifiées bio, un fruité vert et un fruité mûr, avec l’aide de Christine Cheylan (château Virant), qui est la référence en la matière.
Y a-t-il un chai sur le domaine ?
Pas encore, nous avons fait une demande de permis de construire. Pour le moment, nous faisons appel à un vigneron pour les vinifications, sous la supervision de François Aurouze, qui nous conseille depuis le premier jour, de Thomas Besnard, notre oenologue, et de Clément Jeannoutot, notre chef d’exploitation de 28 ans. On ne s’improvise pas viticulteur, cette équipe nous aide à faire les bons choix.
Notamment le choix de convertir les vignes en bio ?
Les vignes sont HVE depuis 2020 et seront certifiées bio à partir de la vendange 2021 car nous n’utilisons pas de pesticides. Nous mettons tout en oeuvre pour respecter la biodiversité. Sur les 5,5 hectares de vignes (bientôt quatre de plus), nous faisons des essais d’enherbement avec plein de plantes différentes, pour nourrir le sol et favoriser l’action des vers de terre. Depuis l’hiver dernier, nous avons un partenariat avec un berger dont les brebis mangent cette herbe et apportent de l’engrais naturel.
Comment décririez-vous votre rosé L’Originelle, en IGP Méditerranée ?
Je le voulais très clair, sensuel et frais au regard. Il a cette petite nervosité de l’agrume, sans tomber dans l’excès de l’agrumequiéteinttout,aveclecôtéenrobantdesnotesflorales.Ilyadeladouceuretcettepointed’aciditéquiréveille.
Quel vin vous a marqué récemment ?
Le 100 % grenache Nature 2019 du château Revelette (Jouques, Bouches-du-Rhône) est un vin étonnant, qui peut attendre encore un peu en cave. J’adore aussi les vins – notamment les rouges –, du domaine de Rimauresq (Pignans, Var), tenu par Pierre Duffort, un grand vigneron !