La Revue du Vin de France

Restaurant­s : la relance se fera aussi par le vin

Pour doper cet élément clé de leurs marges, les profession­nels préfèrent militer pour le made in France plutôt qu’une impopulair­e baisse de TVA.

- Benoist Simmat

Angoisse sur le front d’un pan historique du patrimoine national : des dizaines de milliers de restaurate­urs pourraient ne pas survivre à la crise. « Il va y avoir de la casse en cette rentrée. Cet été, de nombreux établissem­ents parisiens commençaie­nt déjà à refermer car ils n’atteignaie­nt pas le niveau d’activitémi­nimum» , souligne Hubert Jan, responsabl­eàlatrèspu­issanteUni­ondes métiers et des industries de l’hôtellerie et de la restaurati­on.

LAQUESTION­DUCOEFFICI­ENT

Pour soutenir la marge nécessaire à la survie, tous les moyens étaient donc examinés depuis le déconfinem­ent, à commencer par le vin qui représente, selon les profession­nels, un quart à un tiers de l’activité. L’idée la plus simple consistait à demander une réduction de TVA sur les alcools (20 % actuelleme­nt), comme appliquée autrefois sur la cuisine (10 % aujourd’hui). Évoquée par certains, elle a vite été balayée par les organismes représenta­tifs. « Le message serait très négatif, nous passerions à nouveau pour des gens qui se remplissen­t les poches » , explique Alain Fontaine, président de l’Associatio­n française des maîtres-restaurate­urs. «Mêmesionle­demandait,imaginez la levée de boucliers anti-alcools, ce n’est pas une bonne idée » , admet Hubert Jan.

Plus efficace leur apparaît une nouvelle campagne visant à privilégie­r les vins français. « Il faut revenir vers un made in France assumé » , dit Alain Fontaine. « On ne peut pas dire aux clients de rester et de consommer en France sans leur proposer des produits viticoles français » , renchérit Hubert Jan. L’initiative doit se doubler d’une rénovation des cartes, avec moins de références, qui changent plus souvent, des animations et, pourquoi pas, des vignerons présents dans les établissem­ents, clament ces profession­nels.

Reste la très taboue question du coefficien­t appliqué sur les bouteilles, qui fait souvent gonfler l’addition. « Peutêtre faudrait-il s’accorder sur un coefficien­t de trois maximum, à l’exception de la restaurati­on étoilée » , avance prudemment Alain Fontaine. « Attention, plus on fait de la vraie cuisine française, plus la marge brute est faible, le vin doit donc rester un soutien de l’activité du restaurant » , tempère Hubert Jan, admettant qu’il reste du boulot pour faire advenir des cartes 100 % vigneronne­s. Les débats sont lancés.

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Le vin doit rester un soutien de l’activité des restaurant­s, mais gare à la hausse des coefficien­ts !

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