Un sénateur prône le retour du vin dans les stades
Jean-Jacques Lozach, représentant de la ruralité et de la filière sport, milite pour un assouplissement de la loi Évin. Avec quelques arguments.
Où l’on reparle de la célèbre loi Évin, chiffon rouge pour la filière que le président de la République en personne avait juré de ne pas toucher au cours de son quinquennat. Avant l’été, en plein déconfinement, un groupe de sénateurs proposait en commission de modifier le texte pour autoriser à nouveau la vente d’alcool (essentiellement vins et bières) et la publicité pour ces produits alcoolisés au cours des manifestations sportives. « J’avais déjà fait cette proposition en 2017, lors d’une commission sur la régulation dufootball,ehbiennouslamettonsànouveau sur la table : la loi Évin a trente ans, il faut aussi savoir l’adapter à son époque ! » , témoigne Jean-Jacques Lozach, sénateur socialiste de la Creuse.
ÉQUITÉENTRECLUBSEUROPÉENS
Ses argument sont simples : comme dans de nombreux secteurs, l’urgence sanitairesedoubled’uneurgencefinancière. Autoriser à nouveau la vente d’alcool dans les stades (alcools de groupe 3, moins de 18°), ainsi que la publicité et le sponsoring de marque d’alcools pourrait représenter une masse d’argent (évaluée à 30 à 50 millions d’euros annuels) pouvant sauver de la faillite de nombreux clubs sportifs professionnels à travers le territoire (1). Le dispositif serait expérimental pour deux saisons (jusqu’à fin 2022) et assorti d’une obligation de solidarité avec les clubs amateurs. Jean-Jacques Lozach, qui est aussi président du groupe Ruralités au Sénat, note que l’initiative pourrait également représenter un « soutien indirect à la filière vin » , notamment bordelaise, qui doit fait face aux conséquences de l’arrêt de ses ventes au printemps.
Pour défendre ce dispositif, le sénateur fait aussi appel à des principes de réalité, et aussi d’équité entre clubs européens : « Lorsque vous allumez votre télévision et qu’un club français affronte un club anglais en Angleterre, vous voyez des publicités pour de l’alcool ; les clubs français, privés de ces soutiens, ont forcément moins de moyens que leurs adversaires » , relève-t-il. Cette logique suffira-t-elle à ébrécher le vieux texte mitterrandien, fort peu modifié depuis trois décennies ? B. S.
(1) Actuellement, les clubs professionnels peuvent vendre des boissons alcoolisées dix fois par an maximum.
Après avoir visité la moitié des pays du monde et leurs vignobles, JeanBaptiste Ancelot devient négociant en cuvées exotiques. Pour l’organisateur du projet Wine Explorers, le temps est venu de s’émanciper de ses sponsors (famille Moueix et groupe Pilot) pour vivre de ses propres ailes avec un business plan en bonne et due forme : « Nous allons commencer par vendre les vins d’une douzaine de wineries situées dans dix pays originaux proches géographiquement, comme la Roumanie, la Palestine, Malte, la Suède, la Bosnie ou la République Tchèque » .
Question de logistique : vendre par correspondance (via un nouveau site en ligne depuis fin août) des bouteilles exotiques à partir de 15 euros pièce exige de démarrer en Europe ou en Méditerranée. Pour déguster des crus issus de contrées comme le Kenya, la Bolivie ou Taïwan, il faudra patienter…
Wine Explorers devient aussi un label événementiel avec une baseline délicieusement provocatrice : « Nous allons organiser par exemple des dîners où servir les vins du monde entier en magnum sera obligatoire » , précise l’entrepreneur. Qui compte bien devenir une référence en vins étrangers auprès du grand public français, là où seuls les professionnels étaient pour l’instant “bien servis”.