La phase de sélection
Le vin n° 1
Des bulles, un léger bruit d’effervescence ? Les arômes montent d’emblée avec panache et conviction : noisette grillée,beurrefondu,beaucoupdemiel,unelégèreetflatteuse réduction… Le chardonnay semble bien présent. La bouche confirme cette impression très champenoise, avec une bulle calibrée, qui reste discrète, crémeuse, une rondeur (millésime riche ?) et un dosage perceptibles, une saveur beurrée portée par une acidité vibrante mais joyeuse, gourmande, qui donne de l’allant et une certaine facilité au vin. Nous avons l’impression d’être face à un champagne extrêmement classique, luxueux et accessible, un archétype, davantage dans l’esprit d’une grande maison que dans celui d’un producteur.
La proposition des dégustateurs : Champagne Dom Pérignon 2009 Le vin présenté : ChampagneComtesdeChampagne2007deTaittinger Le vin n° 2
Le deuxième vin semble lui aussi archétypal. Dès le premier coup de nez, on devine le fino andalou, avec les notes caractéristiques de l’élevage sous voile. Si ce nez est encore plein de fruit, ouvert, fleurs séchées et tisane, nous orientant un moment vers une manzanilla, la bouche se montre appliquée, droite, intense et presque austère, ce qui nous remet dans le chemin du fino. Nous proposons une belle cuvée, très classique, issue du vignoble de Macharnudo.
La proposition des dégustateurs : Jerez fino Inocente de Barbadillo Le vin présenté : Jerez fino La Ina de Lustau Le vin n° 3
La teinte de ce troisième vin blanc est assez dorée ; le nez exotique, avec une pointe d’élevage, un peu volatile, qui se fond à l’aération. Sans chercher à détailler les arômes, je note instinctivement viognier sur mon brouillon. Riche, avec la forme caractéristique du cépage, large en milieu de bouche, la matière confirme. Nous envisageons d’autres pistes, par exemplelegodellodeGalice,auxaccentssouventrhodaniens, maisjerestefermesurmaposition…Resteàproposeruneorigine – la tenue et la distinction du vin nous orientent vers le plus célèbre des producteurs de Condrieu – et un millésime. Nous hésitons entre deux années riches, chaleureuses, 2017 et 2015, la perception d’une légère évolution nous fera opter – à tort – pour ce dernier.
La proposition des dégustateurs : Condrieu Coteau de Vernon 2015 du domaine Georges Vernay Le vin présenté : Condrieu Les Terrasses de l’Empire 2017 du domaine Georges Vernay Le vin n° 4
Teinte dorée, pâle, aux nets reflets verts. Hydrocarbure, verveine, citron vert… Les arômes fusent et, pour la quatrième fois, je note instinctivement, au bout de quelques secondes, ma première impression : riesling, Moselle. Ma partenaire fait de même de son côté. Nous n’envisagerons ensuite aucune autre origine. La bouche, légère en alcool, au sucre bien équilibré par la vivacité, nous oriente vers le niveau de richesse d’un spätlese (vendange tardive). C’est délicieux ! Comme la vivacité ne va pas jusqu’au tranchant, nous restons en Moselle, écartant les vins issus des deux affluents Saar et Ruwer. Le vin présente une petite évolution et semble issu d’un millésime bien mûr, nous optons pour 2015. Reste à proposer un producteur. La réduction bien présente cadre bien avec le style du domaine Joh. Jos. Prüm, que nous envisageons fortement, avant d’opter pour un autre grand classique, un peu plus en amont sur le cours de la Moselle.
La proposition des dégustateurs : Riesling spätlese Berncasteler Doctor 2015 du Dr H. Thanisch Le vin présenté : Riesling spätlese Wehlener Sonnenuhr 2012 de Joh. Jos. Prüm