Meilleurs rouges à moins de 10 euros
défend Xavier Leclerc, responsable Sourcing chez Auchan Retail. Proposer six ou sept bordeaux dans la même fourchette de prix n’a pas de sens ! » .
Cette tendance, on la retrouve chez la plupart des cavistes et des vendeurs en ligne. Même les plus pointus, comme La Cave du Marché. « Cette année, nous proposons davantage de vins abordables et mettons en avant de jeunes vignerons et des découvertes » , assume Jean-Charles Grassin, l’un des quatre associés de cette cave située à Chartres qui vend aussi en ligne. De son côté, Vin Malin s’est recentré sur une thématique novatrice autour des jeunes vignerons bourguignon, filles et fils de grands vignerons. Chez Wineandco et iDealwine, les équipes ont elles aussi travaillé sur des cuvées plus abordables qu’à l’accoutumée, s’adaptant ainsi à l’environnement économique. Sans toutefois perdre de vue l’objectif de se démarquer de la grande distribution. « Nous souhaitons proposer des vins que les amateurs ne pourront pas trouver dans les rayons d’un hyper » , renchérit Jean-Charles Grassin.
Le Covid-19 a bouleversé la préparation de l’événement
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Ce recentrage de l’offre est aussi lié à l’irruption du Covid-19. En raison des contraintes sanitaires, les acheteurs n’ont pas pu se déplacer dans le vignoble pour dénicher de nouvelles cuvées. Et en mai, la période habituelle de présentation des foires aux vins s’est transformée en dégustations virtuelles à l’attention de la presse, quand elles n’ont pas été, pour la très grande majorité d’entre elles, tout bonnement annulées. Seul E.Leclerc a tenu à organiser un événement dans ses locaux. Pour ne pas risquer la contamination des dégustateurs, l’enseigne a dû diviser par deux le nombre d’échantillons et prendre de considérables mesures d’hygiène.
Un autre facteur a joué un rôle déterminant : l’inconnu du marché. La déroute des ventes de vins en hypermarché, où se fait l’essentiel du chiffre d’affaires des foires aux vins, et l’orientation des consommateurs vers des bouteilles plus abordables, ont poussé les enseignes à revoir profondément leur modèle. Car jusqu’à fin juin, celles-ci semblaient face à de grandes inconnues sur le devenir