Vins d’Ardèche
Installé sur les contreforts sud-est du Massif central, le vignoble ardéchois, largement en IGP, voit progresser des vignerons inspirés qui n’hésitent pas à sortir des sentiers battus, en proposant des déclinaisons originales de leurs terroirs.
Des vignerons inspirés sortent des sentiers battus
Àl’écart de la rive droite du Rhône, sur les contreforts du Massif central, grandissant à l’ombre des prestigieuses appellations communales rhodaniennes, le vignoble ardéchois partage un héritage millénaire et mérite amplement la lumière. La diversité de ses sols, entre gorges vertigineuses entaillées par les cours d’eau et terrasses calcaires, depuis Limony, non loin de Tournon, jusqu’à Saint-Marcel-d’Ardèche, à 30 kilomètres seulement d’Orange, permet la culture d’un grand nombre de cépages. Dans ce coin de France qui a des airs de bout du monde, qui attire les touristes en mal de paysages spectaculaires, le vignoble tient une place non négligeable.
Au pays de la châtaigne, caves coopératives et vignerons indépendants ont su tirer leurs marrons du feu et l’afflux touristique absorbe une bonne partie de la production locale. Petit vin de comptoir, de copain, de pique-nique ou d’un plaisir simple au quotidien, le vin d’Ardèche est de moins en moins complexé. Si les quatorze caves coopératives vinifient 90 % de la production totale, de plus en plus de caves particulières émergent, tel le domaine du Père Léon, créé en 2016. Le gros de la production est vendu, et largement diffusé, sous forme de Bag-in-Box, un contenant qui s’invite même dans les quartiers huppés des grandes villes et jusque dans le XVIe arrondissement parisien, c’est dire !
DES CÉPAGES DIVERSIFIÉS
Notre dégustation porte essentiellement sur les vins en IGP (Indication géographique protégée) mis en bouteilles, les côtes-du-rhône et les côtes-du-rhône-villages présents dans le département, ainsi que les côtes-du-vivarais. Sur les 8 500 hectares que couvre le vignoble ardéchois, les vins en IGP occupent à eux seuls 6 800 hectares. Cette catégorie permet
l’utilisation d’une grande diversité de cépages, allant des classiques syrah et grenache jusqu’au tannat et autre cabernet-sauvignon pour les rouges. Idem pour les blancs, où les cépages rhodaniens côtoient des cépages plus septentrionaux comme le chardonnay et le sauvignon blanc notamment. Raison pour laquelle nous avons classé ces vins d’IGP en deux catégories : les vins d’assemblage et les monocépages.
UN VENT DE LIBERTÉ
Si nous avons volontairement écarté les crus du nord, plus réputés, (pour Cornas, Saint-Péray et Saint-Joseph, lire l’article d’Olivier Poussier page 56), nous concluons ce tour d’horizon de l’Ardèche des découvertes avec les vins de France. Une catégorie de plus en plus investie par des vignerons talentueux, tel le domaine des Accoles qui, épris de liberté, a voulu s‘éloigner des institutions retoquant régulièrement ses vins pour manque de couleur ou esprit trop “nature”.
Conditions de dégustation
155 vins ont été dégustés à l’aveugle par Roberto Petronio dans les locaux d’Ardèche 2000 Vins, l’association des vignerons des vins du sud de l’Ardèche, à Vallon-Pont-d’Arc, en octobre 2020.