La République de Seine-et-Marne (Édition A-B)
Après Irma, Geneviève veut aller au chevet de son île
Travailleuse sociale à Dammarie-lès-Lys, Geneviève a vécu le passage de l’ouragan Irma loin de sa famille, à Saint-Martin. Elle veut mettre son expérience à profit pour aider les habitants à se relever du cataclysme. Témoignage.
Aux murs, les posters et cartes postales de Saint- Martin tapissent son bureau. Et les paysages idylliques tranchent avec les images rapportées des Antilles après le passage des ouragans. « C’est mon île qui a été dévastée par Irma » , répète inlassablement Geneviève, 61 ans, une travailleuse sociale de Dammarie-lès-Lys. Revenue en métropole depuis 2006, elle a passé une grande partie de sa vie à Saint-Mar- tin et doit y retourner dans quelques semaines, pour y prendre sa retraite.
Luis et Marilyn
Si elle a vécu le passage de l’ouragan Irma à distance, elle reste fortement marquée. « Je commence à peine à retrouver le sommeil, confie-t-elle, les yeux embués. Quand on passe tant de jours sans nouvelle de sa famille c’est vraiment très compliqué. »
Pendant le passage d’Irma, elle a gardé les yeux rivés sur son compte Facebook « pour tenter d’avoir des nouvelles » mais aussi sur le site du National Hurricane Center « une carte en temps réel qui montre les déplacements des ouragans. » Les cyclones et catastrophes climatiques, pourtant, elle les connaît.
En septembre 1995, quand les cyclones Luis et Maiylyn avaient frappé Saint-Martin, elle avait été décorée pour acte de courage et de dévouement « pour le courage, la ténacité et le grand dévouement » qu’elle avait montré auprès des habitants sinistrés lors du plan Orsec, l’ancienne appellation de l’organisation des secours en cas de catastrophe.
Apporter mon aide
« Je travaillais à l’époque au centre communal d’action social de Saint-Martin, explique- t- elle. À l’époque, j’étais allé sur le terrain au contact de ceux qui ont tout perdu et je pense que je peux de nouveau apporter mon aide aux Saint-Martinois. » Et d’ajouter : « C’est dur de suivre ça à distance et de ne pas pouvoir intervenir. »
Officiellement en retraite au mois de janvier, Geneviève souhaiterait accélérer les démarches afin de pouvoir se rendre sur place le plus rapidement possible. Pour retrouver sa famille et ses amis, mais aussi aider à la reconstruction.
« J’ai été traumatisée en 1995 et là je veux faire bouger les choses à ma manière » , insiste-t-elle. Je sais que je peux apporter ma motivation mais aussi mon espoir aux habitants. » Depuis le mois de septembre, douze pompiers seine-et-marnais ont été envoyés sur place. Ils doivent être relayés par de nouveaux effectifs