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Marie du Gardin, l’avocate qui ferraille contre la grande distribution
Marie du Gardin va finir par en prendre l’habitude:
tous les ans, début juin, son nom apparaît dans le prestigieux palmarès Best Lawyers in France d’une revue américaine dans la catégorie Concurrence et distribution. Et ça n’a, une nouvelle fois, pas manqué cette année, avec une septième nomination en autant d’années d’existence du classement réalisé à partir du vote de ses pairs. Un prix honorifique certes, mais qui en dit long sur le pedigree de la directrice régionale de Fidal, qui se targue d’être le plus gros cabinet d’avocats d’affaires en Europe ( 1400 avocats). Et, si elle copilote avec Guy Roulin un bureau Rhône-Alpes qui compte 110 avocats ( dont 85 basés à Lyon) et facture 22 millions d’euros d’honoraires par an, Marie du Gardin tâche de garder un pied sur le terrain.
Un rôle social Ce qui signifie, pour elle, essentiellement défendre les intérêts de fournisseurs ( majoritairement alimentaires) face aux géants de la grande distribution ( Carrefour, Leclerc and co) lors des négociations commerciales annuelles. Sa spécialité depuis plus de 20 ans, qu’elle a développée au sein de Fidal jusqu’à constituer une armée de vingt avocats dédiés à cette tâche. Les clients : les grands noms ( Haribo, Pasquier, An- dros...) mais aussi des petits producteurs « qui se font tordre le cou par la grande distribution » . Une niche du droit, hypertechnique, avec un environnement législatif particulièrement mouvant, que l’avocate conçoit comme un combat: « Les négociations sur les prix sont d’une grande violence. Des fournisseurs peuvent se faire déréférencer et disparaître des rayons du jour au lendemain. Défendre des PME face à la grande distribution contribue à maintenir les emplois. Et je suis attachée à ce rôle social. Pour moi, être avocate ce n’est pas uniquement gérer des euros et des dollars » , pose celle qui ne veut pas, non plus, être exclusivement dans le conseil stratégique, mais aussi enfiler la robe pour plaider à la barre lors de contentieux. « Je trouve important d’être un avocat- plaidant. Et c’est d’ailleurs les profils que l’on recrute chez Fidal. Le contentieux représente près de la moitié de notre activité, et c’est un pan du droit que nous voulons encore investir à l’avenir » , rapporte Marie du Gardin.