Point de vue de Thierry Alvergnat, Directeur Général du Clust’R Numérique
THIERRY ALVERGNAT, DIRECTEUR GÉNÉRAL DU CLUST’R NUMÉRIQUE Directeur de l’entité qui accompagne les entreprises du numérique de la Métropole, Thierry Alvergnat se félicite de la multiplication des structures. Pour lui, ce phénomène contribue à la création
Fort de seize années d’expérience dans le développement d’entreprises, une moitié en accompagnement institutionnel, une autre en tant que dirigeant d’entreprise numérique, je suis heureux de constater que le fossé historique entre les mondes politico- institutionnel et entrepreneurial est en train de se résorber. Sur ces dix dernières années, au niveau régional, les structures incontournables d’accompagnement comme les CCI, le Medef et la CGPME ont vu leur action complétée par les pôles et clusters, apportant une approche complémentaire, de type vertical, métier ou marché, fortement liée à l’innovation. Ces dernières années, la dynamique French Tech, non contente d’inverser un french bashing qui handicapait le développement international de nos PME & TPE, a accouché d’une myriade de structures nouvelles, peu conventionnelles, visant surtout à aider et accompagner les start- up.
Le bon côté aujourd’hui, c’est que l’ancien dirigeant d’entreprise que je suis aurait adoré pouvoir bénéficier d’autant de structures pour l’aider dans son parcours du combattant. En effet, l’ensemble des besoins semblent aujourd’hui couverts, sauf peut- être encore ceux liés à la question du financement. Revers de la médaille : il m’aurait semblé peu évident de trouver une certaine lisibilité dans ce que certains chefs d’entreprise appellent aujourd’hui le « mille- feuilles » . De mon point de vue, c’est sur ce dernier point qu’il faudrait maintenant concentrer l’effort. Dans le business comme dans l’institutionnel, il y a des cycles où le foisonnement issu de la découverte de besoins non couverts doit laisser place, dans une certaine mesure, à des mouvements de concentration permettant de mutualiser les moyens pour mieux répondre aux besoins.
Dans le numérique, cela se traduit en région par deux tendances fortes. L’implication, dans les écosystèmes French Tech, des acteurs, pôles de compétitivité, clusters, associations, qui accompagnent la croissance des entreprises. Soutenus par les métropoles labellisées, à Lyon et Grenoble, les présidents respectifs Patrick Bertrand et Jean- Pierre Verjus ont réussi l’exploit de faire travailler tous les acteurs du développement économique ensemble, au sein de structures faîtières, avec un seul mot d’ordre : la croissance des entreprises. Parallèlement, les gouvernances de Clust’R Numérique et du cluster Numelink ont décidé de fusionner leurs structures pour concentrer les moyens d’action et former l’un des plus importants clusters européens, avec 600 adhérents et 14 permanents. Dans ces mouvements de consolidations de type fédéraliste, il revient aux entreprises de jouer leur rôle en s’impliquant plus fortement dans ces structures, tout en évitant le phénomène de dispersion pour, à leur tour, concentrer leur implication dans quelques structures d’accompagnement choisies parmi les pôles, clusters ou associations locales. Ce sont effectivement les entreprises qui sont à la base du cercle vertueux. En s’impliquant dans quelques structures, elles concourent à une meilleure identification de leurs propres besoins et à la concentration des moyens pour y répondre. En résumé, quand la question des seuils critiques et du « mille- feuilles » ne se pose plus, nous pouvons alors nous confronter aux référentiels « Silicon Valley » ou « Start- up Nation » .
« Le fossé historique entre les mondes politico-institutionnel et entrepreneurial est en train de se résorber. »