Des conséquences sur la sécurité actuelle
Si les événements évoqués dans ce dossier ont marqué le paysage et l’inconscient collectif lyonnais, leurs conséquences se répercutent jusqu’à aujourd’hui. La catastrophe de Feyzin fait à cet égard figure d’exemple, puisqu’elle a généré une prise de conscience générale et est à l’origine d’une réforme profonde des réglementations des installations pétrolières. Dès septembre 1967, un arrêté ministériel impose un nouveau classement des hydrocarbures, la définition de zones dangereuses autour des installations ainsi que de nouvelles règles en matière de sécurité, d’équipement et de stockage. Autre conséquence directe de l’événement, la catastrophe avait mis en lumière les lourdeurs administratives dues à la situation de ces villes, proches de Lyon mais jusque- là situées dans l’Isère. Plusieurs communes de l’est et du sud- est lyonnais – dont Feyzin – intègrent le département du Rhône en décembre 1967. Mais il faut toutefois attendre l’incendie du port ÉdouardHerriot pour que la législation sur les stocks d’hydrocarbures évolue. Après cet accident, dix hectares de terrain seront libérés et quarante réservoirs seront détruits afin d’éloigner les cuves des habitations et du stade de Gerland, situé à moins de 300 mètres. Plus loin dans le temps, la catastrophe de Fourvière de 1930 avait donné naissance à « la Commission des balmes » , chargée de référencer et surveiller les balmes lyonnaises à l’origine de nombreux mouvements de terrain. Cette commission existe encore aujourd’hui. La crue de 1856, enfin, a elle aussi des conséquences qui s’étendent jusqu’à aujourd’hui. En 1858, une loi portée par Napoléon III interdit la construction de digues en amont des grandes villes, afin de laisser les rivières déborder en plaine. MiribelJonage est ainsi inondable parce qu’il faut protéger Lyon. Ce qui n’empêche pas d’imaginer que de nouvelles catastrophes surviennent à nouveau. L’incendie de Bluestar Silicones ( photo), mardi dernier, et l’intervention importante des secours ( 110 pompiers mobilisés) soulignent la vigilance des pouvoirs publics face aux dangers de ce type.