Entreprises. Privatisation de SaintExupéry : l’aéroport bientôt débarrassé de l’État actionnaire
Merci, au revoir… et bon débarras ! Alors que le ministère de l’Économie doit dévoiler dans les prochains jours qui, de Vinci ( le grand favori) ou du fonds d’investissement australien Macquarie, est le nouveau propriétaire de Saint- Exupéry, les acteurs économiques lyonnais ne regretteront pas l’État actionnaire. Et la cession au privé des 60 % du capital qu’il détient est perçue comme une opportunité pour que le 48e aéroport européen ( avec 8,7 millions de passagers l’an dernier)
occupe enfin un rang digne de la Métropole de Lyon. « Nous sommes favorables à ce processus de privatisation depuis le début » , rappelle Emmanuel Imberton, le président de la CCI Lyon- Métropole, deuxième actionnaire de l’aéroport avec 25 % des parts. Pour ce dernier, l’État s’est « pris les pieds dans le tapis de
ses multiples intérêts » , toujours au détriment des intérêts lyonnais. Que ce soit en privilégiant les aéroports parisiens ou en protégeant Air France de l’implantation de compagnies low cost à Lyon. Ces
dernières années, les élus et chefs d’entreprise lyonnais se sont élevés maintes fois contre « le centralisme
parisien » qui empêcherait l’essor de Saint- Exupéry. Le dernier exemple en date : le refus du « gendarme aérien » ( la DGAC) d’autoriser une liaison quotidienne entre Lyon et Dubaï comme le réclame la
compagnie Emirates. « Ce changement d’actionnaire va apporter une clarification des rôles de chacun. Le nouvel actionnaire va jouer le jeu du territoire lyonnais, quand l’État avait tendance à privilégier Paris. Un opérateur privé sera donc mieux placé pour aller négocier des ouvertures de ligne au départ de Lyon. On attend une nouvelle dynamique commerciale en termes de destinations » , espère Emmanuel Imberton.
Plus de moyens financiers Président d’un club de dirigeants en faveur du développement de l’aéroport, Bruno Allenet va dans le même sens. Il espère lui aussi la multiplication des lignes vers le grand international, véritable serpent de mer de l’aéroport lyonnais. « Vinci ou Macquarie ont tous deux des participations dans des aéroports internationaux. Cela peut favoriser l’arrivée de compagnies, ce que ne pouvait pas faire l’État » , exposet- il. Sans oublier, bien sûr, que le nouvel actionnaire aura davantage de moyens financiers que l’État, fauché, pour investir s’il faut agrandir l’aéroport dans les années à venir.