La Tribune de Lyon

À l’affiche. Yael Epstein en transit

Elle fête les 20 ans du Centre de musiques traditionn­elles en clôture des Nuits de Fourvière. Rencontre avec une Lyonnaise qui vient de loin.

- SAMUEL KAHN

Tête chercheuse

Elle reçoit dans son bureau aux murs tapissés de livres. Anthropolo­gie, musique, voyage, la bibliothèq­ue du Centre des musiques traditionn­elles Rhône- Alpes ( CMTRA) est à l’image de celle qui en assume la direction, nomade. C’est à l’occasion d’un stage qu’elle entre en contact pour la première fois avec cette associatio­n qui archive, préserve et fait vivre les traditions musicales régionales. Elle en a ensuite grimpé les échelons, de petite mission en petite mission, jusqu’à ce qu’un départ la pousse à sa tête. « J’ai été complèteme­nt subjuguée » , avoue- t- elle humblement.

Elle voyage en solitaire

« Mes deux parents sont

argentins d’origine juive » : Yaël Epstein n’a jamais eu peur des métissages. Elle a par exemple réussi à organiser un concert de musique chinoise dans le local d’une associatio­n kurde quand elle « faisait son terrain » à la Guillotièr­e. Elle admet que le travail anthropolo­gique lui manque un peu, maintenant que ses nouvelles responsabi­lités impliquent plus de réunions de travail que d’entretiens. « Être le capitaine d’un bateau, ça peut être pesant mais c’est aussi très stimulant » , tempère cepen- dant celle qui admet que « les relations publiques ne sont pas sa principale qualité » .

Engagement, dégagement

« Ma vocation première est politique » , insiste celle qui n’assume cependant pas être une personnali­té publique et reste bien vague sur ses ambitions futures. Tout ce qu’on saura est « qu’il y a un moment où on a envie d’aller voir ailleurs » . Elle n’exclut pas par exemple de partir à l’étranger, en Argentine par exemple, la terre de ses parents où elle se rend fréquemmen­t, pour continuer ses recherches dans un futur plus ou moins proche. On aura bien du mal à retenir celle qui blague, en parlant de diaspora, qu’elle espère n’avoir plus rien à fuir, « sauf peut- être quand le FN prendra le pouvoir » .

 ??  ?? Yaël Epstein dirige son bateau sans peur des métissages, comme le confirme le final des Nuits de Fourvière. TRIBUNE DE LYON N° 555_ DU 28 JUILLET AU 3 AOÛT 2016
Yaël Epstein dirige son bateau sans peur des métissages, comme le confirme le final des Nuits de Fourvière. TRIBUNE DE LYON N° 555_ DU 28 JUILLET AU 3 AOÛT 2016

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