L’édito de Olivier Vassé
Qui d’Emmanuel Macron ou de Gérard Collomb sera finalement candidat à l'élection présiden
tielle ? Vous rigolez, mais la rentrée politique à Lyon va être brûlante. Tensions sociales, menace terroriste, primaires de la droite et de la gauche, influence des dérives de la campagne américaine, présidentielles et législatives à venir, le contexte est explosif. À gauche d'abord : si le maire de Lyon a décidé de se ranger derrière le ministre de l'Économie, on ne comprend toujours pas, même si Macron plaît aussi à certains électeurs de droite, comment ce dernier pourra mener bataille sans parti.
C'est l'histoire de toutes les présidentielles de la Ve République : un leader expérimenté et des militants surmotivés derrière.
L'homme providentiel, surgi de nulle part, indépendant des clans et des partis ? Une belle idée médiatique qui a peu de chances de se réaliser. Collomb, au moins, a sa carte au PS. Qui sait si, au sortir de son grand colloque des réformistes européens qu'il organise fin septembre à Lyon, ce ne sera pas lui le mieux placé pour incarner cette vision social- libérale de gauche ?
À droite aussi ça va chauffer. Et vite. Car si on
a bien compris, c'est Laurent Wauquiez qui va prendre la présidence des Républicains au plus tard le 25 août, date limite pour l’annonce de la candidature de Nicolas Sarkozy à la primaire de la droite. On imagine mal Wauquiez, dont le grand dessein est de s'asseoir un jour dans le bureau de l'Élysée, privilégier la Région à son parti. À six mois de la présidentielle, il va vouloir prendre la lumière, jouer les premiers rôles, poser ses jalons pour le coup d'après. Au risque d’en faire trop. Pas un hasard si Wauquiez est devenu ces derniers jours la cible d’un FN local soudainement très agressif. Et en l'absence du chef, il peut s'en passer des choses à la Région. D'autant que les premiers mois de la mandature, avec un Wauquiez pourtant davantage concerné, ont été hoquetants.
D'autres élus lyonnais, souvent arrivés aux manettes en 2001,
avec l'élection de Collomb, vont jouer gros dans les semaines qui viennent. Thierry Braillard obtiendra- t- il le soutien de Collomb pour tenter de conserver sa circonscription face à Anne Lorne, la candidate de la Manif pour tous ? Najat Vallaud- Belkacem va- t- elle enfin fendre l'armure pour s'imposer dans le paysage local et montrer que son destin reste encore à écrire ? Michel Havard survivra- t- il à la fatwa lancée contre lui par les Républicains ? Nathalie PerrinGilbert osera- t- elle dépasser les limites de son arrondissement pour partir à la conquête de l'Assemblée nationale, au risque de prendre une gamelle ? Vivement septembre !