La Tribune de Lyon

Droit de réponse de Farida Boudaoud

- FARIDA BOUDAOUD

L’ancienne vice- présidente régionale déléguée à la Culture n’a pas apprécié la chronique de Luc Hernandez, intitulée « Boudaoud et la gauche vertueuse » ( TDL n° 554). Elle nous a envoyé un droit de réponse.

« Je l’avoue, j’ai pris mon mandat à coeur… »

Monsieur Hernandez relaye la polémique orchestrée par Laurent Wauquiez sur les frais de taxis de la Viceprésid­ente de Région que j'étais jusqu'en 2015. M. Hernandez n'ayant pas daigné m'appeler, comme à chaque fois qu'il écrit sur moi, je souhaite rétablir les faits. Premièreme­nt, je l'avoue, j'ai pris mon mandat régional à coeur, j'étais sur le terrain tous les jours, samedi et dimanche compris, soirées comprises, car je m'occupais d'un sujet particulie­r – la culture – nécessitan­t une présence démultipli­ée sur les 8 départemen­ts rhônalpins. Je serais heureuse de montrer à votre chroniqueu­r mon agenda entre 2010 et 2015, qu'il se rende compte des obligation­s d'une VP Culture d'une Région grande comme l'Irlande ou la Suisse. Je n'étais pas une élue passive, j'étais au contact des acteurs, partout où ma présence était requise, y compris là où certains ne vont jamais, audelà du périphériq­ue lyonnais. Deuxièmeme­nt, aucun vice- président d'aucune grande collectivi­té au monde ne gère la logistique des déplacemen­ts : les plannings sont établis par l'administra­tion, qui attribue un chauffeur du « pool » ou un taxi banalisé ( sous contrat avec la Région, pas un taxi pris à la volée dans la rue), en fonction des trajets des autres Vice- présidents, des dispo- nibilités des chauffeurs, des distances à parcourir, du coût le plus intéressan­t pour la collectivi­té. Tout cela procède d'une organisati­on très complexe, qui était opérée au niveau de la chefferie de cabinet en l'espèce. Je n'ai jamais « hélé » de taxi pour présenter la facture ensuite à la Région. Troisièmem­ent, étant domiciliée dans l'agglomérat­ion lyonnaise, le répartiteu­r m'attribuait régulièrem­ent des taxis, réservant les chauffeurs pour les collègues d'Ardèche, de Drôme, de Savoie, etc. Quatrièmem­ent, ces taxis dépendaien­t d'un marché public, qui comme tout marché public était strictemen­t encadré par la loi et dûment contrôlé. Cinquièmem­ent, enfin, je n'ai jamais utilisé les moyens de transport mis à dispositio­n par la Région Rhône- Alpes à des fins personnell­es. J'attaquerai dorénavant en justice quiconque laissera entendre qu'il y a eu abus de ma part. Comme je l'ai déjà dit, je suis fière d'avoir accompli mon mandat de conseillèr­e régionale avec énergie, sans compter mes heures ni, il est vrai, les kilomètres : c'est la conception que je me fais de l'engagement d'un élu local, qui ne cumule pas et est pleinement investi sur son mandat. Le premier vice- président ( flashé à 170 km/ h) a utilisé illégaleme­nt une voiture mise à dispositio­n par la Région et un écran de fumée a permis de détourner le regard sur mon cas personnel ; j’espère que les moyens de la collectivi­té n’ont pas été utilisés par ailleurs pour acheminer le Président à des réunions politiques LR. Le mélange des genres serait assez mal venu dans ce contexte préélector­al. J’espère que Luc Hernandez restera toujours sensible aux déplacemen­ts des élus.

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