La Tribune de Lyon

À table. Chez Albert, un été et des feuilletés

- CHEZ ALBERT

Le restaurant Albert est devenu, au fil des années, synonyme de bouée de sauvetage pour les naufragés du mois d’août, tentant de survivre dans une ville déserte et sans palmiers. Bien sûr, Lyon a beaucoup changé. On ne meurt plus d’inanition au coeur de l’été. Mais pour beaucoup d’habitués, Albert, c’est l’adresse du mois d’août, revendiqué­e, obligée : Albert et consorts ( Stéphanie et Thierry) prennent leurs vacances en septembre !

La patate ! Ce que l’on trouve dans ce lieu, c’est avant tout un sentiment Amélie poulinier : une placette en retrait de la place Sathonay, une mini terrasse, des pavés, un nom de rue tellement « fran- çais » ( la rue Bouteille) et même la boutique surannée « Au roi du pantalon » . Si cette dernière est toujours fermée, c’est normal: l’enseigne cache des garages. Bref, rendez- vous à déjeuner, en terrasse pour la vue, même si on révère l’intérieur décoré de statuettes de coqs, canards et Saintes- Vierges, auxquelles il faut ajouter une mystérieus­e collection de couvercles de soupières ( la question demeure : que sont devenus les culs de soupières ?), l’adresse a toujours été dans un registre de cuisine classique. Après une période crème, nous sommes arrivés à l’avènement des feuilletés, bricks et Cie. Ce registre, parfaiteme­nt désuet ( 70’ s, 80’ s) est devenu suffisamme­nt rare pour susciter la nostalgie, sinon un sentiment de régressivi­té en phase avec la torpeur estivale. Et donc : croustilla­nt d’andouillet­te, brick de thon et saumon pour accompagne­r les anneaux d’encornets en salade ou le feuilleté d’agneau, dont la croustille, et la densité soignée au fromage fondu ( ça, c’est trop) est équilibrée par de l’aubergine et de la tomate confites, une purée de carottes… Évidemment, il y a des plans B, comme une très agréable couronne de supions, coriandre et citronnell­e, cerclant une salade fraîche de fenouil, un tartare, ou une soupe froide de courgettes. Les vins au verre sont servis à ras bord comme au bistrot, le passage de véhicules est vraiment sporadique et on a vue sur un restaurant réunionnai­s ( Minivoyage). Tranquille, comme on dit dans le Sud.

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Stéphanie et Albert, qui prennent leurs vacances au mois de septembre, vous accueuille­nt tout l’été.

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