Tintin en Italie
Pendant que vous étiez sur la plage, un nouveau restaurant Italien a discrètement ouvert dans cette zone du 7e que l’on considère comme le nouveau Far- west des bobos, des hipsters et des intolérants au gluten. Et c’est une bonne nouvelle, puisqu’on vous sert de vrais plats patrimoniaux de la « botte » , comme disent les journalistes en mal de synonymes. Par exemple : un arancino, une boule de riz farcie ( mozzarella, petit pois, mortadelle en l’occurrence), spécialité sicilienne ou des gnocchi a la norma ( tomates, aubergines confites, ricotta, basilic) inspirés par la même île, dénichés dans une carte très courte. Le discours est d’explorer jour après jour les différents terroirs italiens. Propos bourlingueur que l’on retrouve dans le nom du restaurant : « Veronatuti » , une ville imaginaire, contraction de VEnise, ROme, NAples et tutti quanti qui est représentée sur les murs.
Fantasme transalpin Regardez bien les tableaux, des paysages dessinés en ligne claire comme dans les albums de Tintin, c’est l’ambiance de Veronatuti, pur fantasme transalpin exprimé même en lires. Le décor tient de la même clarté, ainsi que la cuisine, ce qui est le plus important. Le chef Benjamin Bugand- Ydais ( on sait, c’est trop long) a travaillé en guise d’antipasti chez Tartuffo ( on adore) et au Poivron bleu ( on adore). De fait, il pond de la vraie cuisine. Tout est fait à la main dont d’excellentes sauces tomate qui ont encore plus de tempérament que le moteur d’une Alfa Roméo. Celle qui accompagnait nos polpettes ( djé boulettes ! Comme dirait Marthe Villalonga) était soignée au réveille- matin de petites courgettes à l’aigre doux dont il faut absolument qu’on pique la recette. De même que celle du « sbrisolana » accompagnant la glace à la fleur de lait ( maison evidemente), un gâteau lombard aux amandes qui donnerait presque envie d’adhérer à la Ligue du Nord, si elle n’était pas composée de semi- nazis. Pas donné, mais vraiment pas volé.