Rémi Barnéoud, un astrophysicien au milieu des avocats
En cooptant, le 30 août, Rémi Barnéoud comme nouvel associé, le cabinet d’affaires
Taj a promu dans son top management un profi l qui pourrait passer pour un ovni dans une société d’avocats. Pas tant parce que ce Franco- canadien de 43 ans a vécu la majeure partie de sa vie de l’autre côté de l’Atlantique ( d’où une pointe d’accent québécois), mais pour cette particularité : il n’a pas une formation d’avocat… mais un diplôme d’astrophysicien obtenu à l’univer
sité de Montréal. « Mon héros de jeunesse était Hubert Reeves. Et je rêvais d’être astronaute » , rapporte- t- il.
Financement de l’innovation Rémi Barnéoud est toujours un passionné des exoplanètes, mais sa vie professionnelle l’a emmené vers d’autres chemins. D’abord pendant 15 ans celui du pilotage d’équipes d’ingénieurs dans les bureaux R& D de l’industrie spatiale, les télécommunications et la défense. Puis à Bruxelles pour le compte le géant du consulting Deloitte, maison- mère du cabinet Taj, où il endosse une carrière de conseil. Avec pour spécialité le fi nancement de l’innovation des entreprises à travers ses programmes fi scaux, en particulier le fameux Crédit d’impôt recherche ( CIR). La boucle est bouclée : dans son bureau de la Confl uence, ce scientifique a pour rôle d’accompagner
ses clients ( des PME aux grands groupes) dans l’obtention du CIR
et autres subventions. « Ce n’est pas courant ailleurs, mais le cabinet a l’habitude de fonctionner en interne avec un binôme composé d’un avocat pour le côté fi scal et d’un scientifi que qui comprend la partie technique de ses clients » , expose Rémi Barnéoud. Car le CIR a cette spécificité : les entreprises doivent prouver à la fois une avancée technologique, une prise de risques techniques et une démarche expérimentale pour en bénéficier. « J’aide les entreprises à bien cerner leur périmètre d’éligi-
bilité, et à bien le défendre ensuite » , rapporte le nouvel associé, qui estime que le crédit d’impôt pour le fi nancement de l’innovation, qui peut monter jusqu’à 30 %, est « l’un
des plus performants au monde » . Et un des plus surveillés aussi : 75 % des bénéficiaires ont été contrôlés par l’administration fi scale au cours des cinq dernières années. « Blinder le CIR permet aux entreprises de se développer, et de préserver l’emploi en France » , plaide- t- il. Avec autant d’enthousiasme que lorsqu’il parle du traitement des images de la galaxie.