Les surprises du festival Lumière
On savait que Catherine Deneuve était une femme de caractère et une grande ciné
phile. Ça se confirme à la lecture du programme quasi- définitif du festival Lumière ( du 8 au 16 octobre, vous pouvez d’ores et déjà réserver). Aucun film récent de la Grande Catoche n’y figure ( rien après l’an 2000), et pas non plus les films les plus attendus : à Belle de Jour de Bunuel, elle a préféré retenir le génial Tristana, et pour le moment, ni Les Demoiselles de Rochefort, ni Le
Dernier métro ne font partie de la programmation, même si on imagine assez facilement qu’ils ont pu être réservés pour la soirée du prix Lumière ou la séance de clôture à la Halle Tony- Garnier. En revanche des films rares comme La Cité des
dangers de Robert Aldrich – son unique film américain – sont à voir, tout comme la copie restaurée du
Vent de la nuit, grand film de Philippe Garrel ( avec Daniel Duval et Xavier Beauvois), qui signe aussi son film de la maturité, sans maquillage ni presque de costumes.
Mais La Deneuve sera aussi là pour présenter des films qu’elle aime. Comme la trilogie Paysans de Raymond Depardon, ou le très beau
Fleuve Sauvage d’Elia Kazan, avec un Montgomery Clift vieillissant et toujours magnétique. Mais Thierry Frémaux avait aussi gardé dans sa besace quelques surprises cinéphiles de derrière les fagots. Si l’édition 2016 sera résolument féminine avec une invitation à Gong Li ou une rétro de la réalisatrice Dorothy Arzner, la sélection Hollywood, Cité des femmes est truffée de chefs- d’oeuvre : Chaînes conjugales de Mankiewicz, Sérénade à trois de Lubitsch ou Lettre d’une
inconnue de Max Ophuls. Avec en prime un hommage à un « inconnu italien » : Antonio Pietrangeli, auteur de comédies des années cinquante- soixante à rebours du néo- réalisme.